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14 mars 2017 2 14 /03 /mars /2017 10:43

Certes, depuis le 3 mars, des événements se sont déroulés.

Il est cependant important de connaître le débat qui a eu lieu et qui continue, évidemment.

Dans ce débat, cette intervention, parmi d’autres, bien sûr, qui me paraissent importantes.

Instructives à posteriori aussi.

 

Denis Durand –

intervention au Conseil national du PCF du 3 mars 2017

 

Chaque jour met en évidence le danger de laisser le sort de notre peuple entre les mains de l’héritière du fascisme français ou dans celles des porteurs d’une politique de droite au service des marchés financiers, qu’elle ait le visage réactionnaire de Fillon ou le visage libéral de Macron. Cela renforce l’aspiration à une unité de candidature à gauche pour l’élection présidentielle mais le comportement irresponsable des principaux protagonistes y mêle d’un sentiment d’impuissance.

Nous n’avons pas le droit d’entretenir cette impuissance en prenant pour acquis l’état de division à la veille de l’élection présidentielle.

Ne sous-estimons pas la responsabilité du PCF dans ces circonstances. Malgré tous les handicaps résultant de l’histoire contemporaine et de nos propres choix stratégiques, nous sommes la seule force organisée sur laquelle peuvent s’appuyer les ouvriers, les employés, les chômeurs, les citoyens qui ne se résignent pas à la division. À ce stade, nous devons résister à deux tentations.

La première serait de vouloir sauver à tout prix le soldat Mélenchon, quelle que soit l’évolution des circonstances. C’est-à-dire se contenter de déclarations et d’appels à l’unité sans gestes concrets à l’appui de cette démarche.  Notre appel de la semaine dernière a été très bien accueilli sur le moment mais nous ne pouvons pas nous en tenir là, il faut décider aujourd’hui un acte marquant. Il faut suspendre notre soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon (ou à tout autre candidat) jusqu’à ce que les voies d’une unité à gauche aient été trouvées. Parce que tout n’est pas encore perdu pour l’élection présidentielle, car Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon ne sont ni l’un ni l’autre en situation d’ignorer l’écho que notre prise de position a dans l’opinion. Et parce que c’est tout autant l’enjeu de notre crédibilité dans les législatives qui suivront immédiatement : les électeurs ne traiteront pas de la même façon ceux qui auront fait semblant d’appeler à l’unité et ceux qui agiront pour la construire, en liaison avec les luttes populaires.

La seconde tentation serait, au nom du rassemblement, d’occulter l’apport des propositions du PCF dans le débat pour un pacte majoritaire de gouvernement à gauche. Tout le monde souligne que les différentes forces de gauche formulent des objectifs sociaux et écologiques largement convergents. Mais s’il s’agit réellement de gagner l’élection présidentielle et les élections législatives, il faut avoir conscience des conditions dans lesquelles une telle expérience s’engagerait : un rapport de forces politique défavorable puisque la gauche serait en tout état de cause minoritaire au premier tour. Et un déchaînement hostile des forces du capital et des marchés financiers. La question des moyens politiques, économiques et financiers d’une politique d’augmentation des salaires, de développement de l’emploi et des services publics, de suppression des émissions de gaz à effet de serre, doit donc être débattue parce que les programmes actuels des deux candidats – qui reflètent en réalité une inspiration social-démocrate commune – ne font pas le poids, et les électeurs le savent.

Prenons en particulier la question européenne, dont Jean-Luc Mélenchon a pris prétexte pour affirmer que ses positions sont inconciliables avec celles de Benoît Hamon. De fait, ni les conceptions du premier (sortie de l’euro, voire de l’UE en cas d’échec des discussions avec l’Allemagne), ni celles du second (parlement de la zone euro, moratoire sur le pacte de stabilité, mutualisation des dettes publiques, tentative de faire évoluer le statut de la BCE…) ne sont réalistes parce qu’elles posent en préalable une renégociation des traités dont chacun sait qu’elle n’a aucune chance d’aboutir à l’horizon d’une législature. Nous proposons une autre méthode : obtenir dès aujourd’hui, dans le cadre juridique et technique existant, que l’argent de la BCE serve à des projets précis d’investissements favorables à l’emploi, à la création de valeur ajoutée dans les territoires, à la transition écologique. Cette proposition peut nourrir des objectifs de lutte décentralisées et convergentes. C’est le meilleur moyen de construire une majorité pour une refondation de l’UE avec d’autres traités. Elle converge avec les propositions de forces très diverses en France et en Europe, de Nicolas Hulot à Yanis Varoufakis, comme le montre notre note sur un Fonds de développement européen pour les services publics disponible sur le site d’Économie et politique (http://www.economie-politique.org/92873).

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VOIR la pétition :

Rassemblement à gauche : urgence !

Pour une candidature commune à l’élection présidentielle
et un pacte de majorité
sur ce lien :

http://pierre.assante.over-blog.com/2017/03/rassemblement-a-gauche-urgence-pour-une-candidature-commune-a-l-election-presidentielle-et-un-pacte-de-majorite.html

 

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