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3 juin 2017 6 03 /06 /juin /2017 22:08

Pierre MUSSO (1), HUMA, 2.6.17,

"une ère hyper industrielle"

 

Sur l'entretien réalisé par Pierre CHAILLAN

 

« L’ère hyper industrielle » de Pierre Musso est tout simplement le capitalisme mondialisé, numérisé, financiarisé.

 

Le caractériser autrement, c’est se laisser piéger par le fétichisme de la marchandise.

Car l’industrie numérisée est  ni plus ni moins une forme de production dans le processus de la production et de la société, utilisée dans le cadre de l’exploitation capitalisme, productive de plus-value pour la classe dominante qui a les pouvoirs sur l’usage de la forme argent de ce système : le capital et son besoin d’accumulation pour son renouvellement élargi à travers l’échange

A-M-A’ (Argent---Marchandise---Argent’ plus) .

Ceci dans un stade du mode de production où le mode de production entre de plus en plus en contradiction avec ses propres lois.

 

Lorsque Marx décrit la métamorphose du travail devenu capital et le fétichisme de la marchandise, la table devenue valeur d'échange, qui se met à « danser sur ses pieds », il ne fait que décrire le fonctionnement humain, social, de la représentation d’un objet tangible, et ce fonctionnement vaut pour tout objet au sens philosophique, objet concret comme objet abstrait, dont l’abstraction est une fonction du cerveau, de son accumulation mentale tirée de l’accumulation sociale.

 

L’industrie numérisée peut être traitée en tant que sa forme technique, comme la table en tant que valeur d’usage toute simple, ou sous sa représentation dans la pensée humaine dominée par la pensée capitaliste qui n’imagine pas un objet autrement que dans le fonctionnement du type de société actuelle.

 

Ce « traitement » de la pensée, de l’objet et dans ce cas de l’industrie numérisée baptisée pour l’occasion « ère hyper-industrielle » est ainsi une négation de l’objet et par la même occasion de ses méfaits dans un cas particulier, mais en aucun cas, la négation de la négation hégélienne et encore moins marxienne qui imagine une transformation progressive et de progrès pour la mettre en œuvre, un dépassement progressiste.

 

La "sublimation" d'un objet tangible, "concret", comme d'une pensée, d'un sentiment, si elle perd ses origines, les bases concrètes dont elle naît (la nature, le corps, la société etc.), n'est plus une sublimation, mais une régression religieuse d'une tentative de représentation de la réalité, et dans les limites de nos capacités d'espèce et de société. Et elle tourne à la moralisation  négative, sans issue en santé.

 

Il y a hyper-libéralisme qui marchandise toutes les activités humaines.

Il y a hyper-représentativité présidentielle qui confisque la démocratie marchande limitée d’une république qui refuse la démocratie du producteur, du « quoi et comment produire » et est en contradiction avec ses propres lois démocratiques parce qu’elle est en contradiction avec ses lois économiques.

 

Et il y a une industrialisation numérique massive tendant à l'hégémonie dans la production, qui coexiste avec des formes passées de la production, l'industrialisation "de main-d’œuvre" entre autre, pourvoyeuse première de plus-value. Une industrialisation numérique qui est confisquée par le capital qui l’a produite et qui refuse de passer à une démocratie du producteur pour préserver le profit capitaliste.

 

La religion est bien présente dans l’économie. C’est celle du profit et de l’accumulation capitaliste qui conduit à la crise systémique de suraccumulation-dévalorisation du capital et ses « remèdes » provisoires, les politiques austéritaires, les formes hyper-représentatives du pouvoir et ses tentations d’autoritarisme généralisé, de replis nationalistes.

 

L’échange du travail et des produits du travail, le développement et l’approfondissement des coopérations et des échanges, locaux  régionaux et nationaux, mondiaux entre grandes zones mondiales existantes et en développement, contient les possibilités de faire de l’industrialisation numérique la réponse en santé aux besoins humains en croissance et en complexification.

 

L’échange du travail et des produits du travail donne à l’humanité une unité dans la diversité, une conscience qui met en accord son développement avec son univers, la nature dont elle est le processus de conscience.

 

Quand à la « révolution managériale », elle va de pair avec le taylorisme qui répond aux besoins d’accumulation-concentration du capital et réduit en l’encadrant l’autonomie de pensée dans l’activité, et ses résultats, évidemment. L'ergologie et Yves Schwartz répondent par le processus illimité d'expérience et de connaissance du travail à cette question.

 

Pierre Assante, 03/06/2017 21:55:20

 

(1) Auteur de "La religion industrielle", interrogé par Pierre CHAILLAN dans l'Humanité du 2 Juin 2017.

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