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3 mai 2018 4 03 /05 /mai /2018 09:02

Grandir avec lui, en avant de lui.

Et a terme devenir hégémonique.

 

Un des GAFAM (1) utilise 13 milliards de dollars pour l’investissement dans l’intelligence numérique (2). Les Entreprises de taille moyenne (ETI) développent la coopération en se mutualisant partiellement pour cette activité. Les "budgets" des GAFAM dépassent de grands budgets nationaux. La "gratuité" des GAFAM, Google, Facebook... est devenue ce qu’il y a de plus profitable pour le capital. Les données achetées et vendues par l’intermédiaire de la publicité et du "Big Data" en direction des usagers des GAFAM sont devenues « le charbon » de la nouvelle économie. Mais seule une explosion du surproduit grâce à la révolution scientifique et technique a permis que les anciennes marges d’usage du surproduit gonflent par rapport à  l’activité productive de base. Les salariés de l’ubérisation luttent pour la formalisation de leur statut. Les Startups se créent, s’achètent et se vendent et exponentiellement accélèrent l’innovation. La révolution scientifique et technique entre dans des zones inimaginables pour le simple quidam. Toutes les normes antécédentes de la production et de l’échange explosent et le quidam a bien du mal à se situer dans sa recherche des moyens élémentaires de vivre. Une minorité de scientifiques, d’ingénieurs, de techniciens, de gestionnaires assurent la marche avec le capital, en accord ou à leur corps défendant, au milieu d’une population qui se consacre à sa consommation sans se rendre compte qu’en armée de réserve ou en exercice c’est sur elle que repose la production et l’échange, avant qu’elle puisse se livrer à la consommation. Les inégalités explosent au point que les conseils d’administration font gérer leurs « salaires » pléthoriques et revenu actionnarial par des organismes externalisées qui les cachent aux simples salariés. Les grandes fortunes dénoncent les « hauts salaires » des salariés hautement qualifiés pour les opposer aux salariés peu qualifiés et aux chômeurs dans la guerre des pauvres…

 

Ces exemples parmi tant d’autres font la démonstration de la crise de la société humaine, d’une crise de croissance particulièrement dangereuse.

Mais derrière tous ces phénomènes, quelle qu’en soit la façon,

-le capital tire du profit de la force de travail de ceux qui lui vendent.

-L’augmentation du capital constant tend à la baisse du taux de profit

-La suraccumulation du capital l’oblige à la destruction d’une part du capital mort et du produit accumulé.

-Aucune activité humaine de peut se développer sans le renflouement du taux de profit par le drainage du capital, c’est-à-dire du produit de la force de travail et de l’utilisation parasitaire de la masse exponentielle de surproduit que permet la révolution scientifique et technique.

-Aucune activité répondant jusqu’au bout aux besoins humains n’est permise qui pourrait permettre un mouvement de mise en rapport en santé des besoins humains d’échange et de production et de temps de travail contraint.

-Les critères de gestion assurant le taux de plus-value et le taux de profit maximum dominent et s’imposent en fin de compte à toute mesure devant soi-disant améliorer des conditions de travail, d’emploi, de formation, la condition humaine en général.

 

L’échange Argent-Marchandise-Argent plus (A-M-A’) décrit dans « Le Capital » de Marx arrive à obsolescence. Une chute brutale en vol du système et de son fonctionnement peut subvenir entraînant toutes les populations. Un processus de sortie des contradictions de l’accumulation capitaliste est possible par une réforme radicale et progressive et progressiste du système financier, du crédit, de la création monétaire  et de l’organisation du travail (Loi SEF). Les effets quotidiens de la crise sur les populations peuvent créer une réaction de ces populations vers des luttes sociales initiant un tel processus.

 

Les hommes producteurs, hommes en terme générique d’êtres humains, qualifiés en tête de l’économie numérique (digitale dit-on aussi), ingénieurs, cadres, techniciens, chercheurs de production (ils le sont tous, paradoxalement de par l’orientation du système financiarisé) sont au centre des transformations sociales.

Ces transformations se heurtent aux contradictions du système capitaliste décrit (échange A-M-A’, Suraccumulation-dévalorisation du capital), mais c’est d’eux que dépend un autre usage de la révolution scientifique et technique. Un despotisme qui les dirige peut à tout moment être renversé au fur et à mesure que les fonctions de ce despotisme deviennent inopérantes et que l’écart entre les besoins des humains, de la société et les besoins du capital, se creuse drastiquement. Economie numérique et économie mécanique se fusionnent mondialement. Ouvriers, cadres, techniciens de l’industrie numérique et de l’industrie mécanique voient leurs conditions d’exercice de leurs capacités, leurs conditions de vie quotidienne se rapprocher dans la recherche de survie et de développement. De même de toutes les activités qu’elles soient de production ou de service. Elles tirent leurs moyens financiers, l’attribution de la forme symbolique du produit de la force de travail, l’argent en tant que capital, de la production de la plus-value. La plus-value est tributaire de la vente-achat de la force de travail. Elle est la part du produit non payée au salariat en salaire direct comme en services permettant l’activité salariée dans les conditions culturelles historique, locales et mondiales.

C’est sur cette plus-value et uniquement sur elle, quelle que soit la forme de répartition,  que peuvent s’organiser les activités humaines. C’est en quoi la baisse tendancielle du taux de profit entraîne la grave crise de société, les inégalités croissantes exponentiellement et la baisse tendancielle conjointe de satisfaction des besoins humains en quantité et en qualité.

 

Les partis organisent la coordination de l’activité des classes et couches sociales dans ces classes. Mais ce sont les humains producteurs qui assurent l’activité de survie et de développement de la société humaine et de la personne dans la société humaine. Une organisation de la classe ouvrière en parti au sens large, du salariat dans sa diversité au sens large est donc nécessaire, son développement indispensable. Les partis communistes ne font pas la révolution, ils organisent la coordination des humains producteurs entre eux et entre eux et les populations en général. Avec 2% d’influence électorale (3) un parti ne peut organiser la coordination des forces sociales susceptibles de créer un  processus de sortie de suraccumulation-dévalorisation du capital. Cela n’empêche  qu’il peut contribuer à la croissance de la conscience de la nécessité d’un tel processus, grandir avec lui, en avant de lui, et à terme devenir hégémonique. C’est la complémentarité organique d’un rassemblement et du contenu en santé d’un rassemblement opérationnel et efficace, au contraire d’un rassemblement sans contenu porté par les populismes de droite et « de gauche » et leurs théories. Les réactions des patrons du CAC40 et de ses gestionnaires supérieurs par rapport au grèves ouvrières qualifiées et moins qualifiées, salariés des services, population protestataires en manque,  ensemble, et plus encore par rapports à leurs incertitudes sur le processus du capital, taux de la FED (4), difficultés de financement et de refinancements, etc. (les lire et écouter dans les revues et émissions spécialisées) en dit long sur nos possibilités d’organisation ouvrière qualifiée, moins qualifiée, en alliance avec tous les salariés et la population, et de sortie progressive et progressiste, en santé, du système.

Le progrès des connaissances scientifiques s’oppose à la politique du capital. Ainsi le capital, ses réseaux, tentent, souvent avec succès de détourner ces progrès en y introduisant, en y perfusant les normes antécédentes des connaissances passées dépassées, ce qui handicape le processus de liaison entre conditions de développement de la société et conditions de développement des connaissances et de la conscience humaine sur elle-même et la nature dont elle est une « part intégrée ». Ainsi toute révolution économique, sociale et culturelle passe par une révolution philosophique mettant à jour les avancées « théoriques » avec les avancées « pratiques » qui sont les deux pieds d’un même corps sur le chemin d’une conquête en santé entre l’homme et la nature, réciproquement.

 

Pierre Assante, jeudi 3 mai 2018

 

(1) GAFAM est l'acronyme des géants du WebGoogleAppleFacebookAmazon et Microsoft

Le chiffre de 13 Milliards a été cité dans un débat radiophonique sur BFM Business.

D'autres géants du Web, le BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi),  se sont créés dans le mouvement de développement numérique de la Chine et de son développement tout court.

(2) 1 milliard d'€ prévu par Macron pour la France, quel révolutionnaire ! Et sur quelle base ? Soutien supplémentaire au profit ou développement ?... Si la mesure se veut et se dit pour le second, le premier ne fait pas de doute

(3) Il ne faut pas juxtaposer influence électorale et influence réelle, par exemple l'influence dans les luttes syndicales, populaires, dans le débat économique, politique, social, lequel peut être très différent d'un champ d'activité à l'autre et donc globalement.

(4) Banque centrale des USA.

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QUELQUES RECUEILS ET LIENS de ce blog sur ce lien :

http://pierre.assante.over-blog.com/2018/01/pollution.html

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