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4 juillet 2019 4 04 /07 /juillet /2019 07:37
_______Stage Eco&Po 2012.

 

Contribution

Publiée sur Alternativeforge

par la fédération des Bouches du Rhône

Le 12 décembre 2008

à l'occasion de la préparation d'un précédent

congrès de 2008 du  PCF

 

L’apparence des choses est trompeuse.

Et nous sommes trompés par nos sens.

Pour deux raisons.

Une raison naturelle : les conséquences, dans le mouvement qui se présente à notre observation, sont plus évidentes que les causes.

Les causes sont « lointaines », ce sont les conséquences qui sont immédiatement apparentes à notre vue, à nos sens, à nos sentiments ;

Une raison sociale : résoudre nos besoins quotidiens passe par l’échange. Cet échange est déterminé par la marchandise. Et la marchandise par l’argent.

La substitution du besoin et du désir par la quantité de valeur inverse les rapports sociaux et l’inversion des rapports sociaux entraîne l’inversion de la représentation que nous nous faisons de la réalité.

Pour le militant, c’est à dire celui qui recherche les solutions à la question sociale, cela fait des partis une pépinière de petits Proudhon et de petits Lassalle, non de synthèse mais « d’erreur composée ».

Un exemple « mécaniste », une métaphore, pour donner une idée de l’inversion des causes et des effets : un moteur est « mort ». Il est usé.

La cause est l’USURE. NON ! La cause est le mouvement de chaque instant qui a entraîné l’usure. L’usure qui est une réalité apparaît comme une cause alors qu’elle est un effet, une conséquence du mouvement. C’est dans le mouvement, son observation, son étude, que l’on peut dominer la question de l’usure et à quel moment on peut encore « réparer » et à quel moment « remplacer ».

Mais une société ne se répare ni se remplace comme un moteur. Elle est une construction continue parce qu’elle est une « construction BIOLOGIQUE » et une « construction pensante ». C’est-à-dire que l’humain s’auto-crée et s’auto-transforme.

La crise n’est pas « financière ». C’est une crise de la PRODUCTION. Nous inversons causes et effets en croyant le contraire. Les « lois d’usure du capital » sont contenues dans « Le Capital » de Marx qui a pu observer dans des conditions meilleures que nous ces lois. Conditions meilleures pour plusieurs raisons : proximité de leur formation, « virginité » de l’observation. « L’état de besoin » des théoriciens dominants les rend soumis au capital. Ils sont de plus au même titre que chaque humain soumis à cette « inversion des sens ».

La représentation de la société à partir du mouvement de consommation coupé de la production est significative. Cette inversion s’étend à tous les domaines. La représentation des institutions prend le pas sur celui de la production. Dans les esprits, ce n’est plus la production qui détermine les institutions mais le contraire. Tout est imaginé comme si toutes les activités humaines étaient indépendantes de la production, comme si elles étaient des fonctions indépendantes de la fonction générale de production. Comme si production de symbole était indépendante de production dite « matérielle », comme si la production de symboles n’était pas une fonction de la fonction générale de production. Et le dogmatisme de la production qui a marqué le mouvement ouvrier n’est que le reflet inversé de cette même dichotomie.

La « métamorphose » du parti, sa « mutation » est du même ordre. Elle tente de répondre au dogmatisme par un retour à l’inversion commune, dominante.

Je ne vais pas ré-écrire ici « l’introduction à la critique de l’économie politique » de 1857 et encore moins « Le Capital ». Je veux simplement décrire l’état de confusion du mouvement du salariat, du mouvement des producteurs stricto sensu et du mouvement populaire en général. Tout peut naître de cet état de confusion. Mais cet état de confusion n’est pas sans danger évidemment, d’autant plus que les moyens d’auto-destruction de l’humanité sont devenus terrifiants tant sur le plan de l’organisation sociale que sur ses capacités de destruction physique.

Evidemment, il y a un rapport dialectique entre toutes les fonctions de la société, toutes les activités. Mais la reproduction élargie de l’humanité ne peut se faire que par la fonction globale de production , la production dite « matérielle » étant à la fois « au centre » et « à la périphérie » , le « témoin » et le « moteur » . La « fonction symbolique » est dans la « fonction de production d’objets ».

La hiérarchie entre « le symbolisme » et le « matériel » est une fonction elle-même. Elle découle de la division sociale du travail elle-même sous-tendue par l’accumulation privée des richesses, par la propriété privée des moyens de production.

Le mode de production et d’échange est un mouvement. Il est l’existence même de la société humaine. Il ne peut subir ni de métamorphose ni de mutation génétique. Pas plus que les éléments qui le composent, partis compris.

Chaque élément est en rapport dialectique avec les autres, chaque « fonction » avec les autres, entre elles, et toutes avec la « fonction » globale. Cette présentation des fonctions elles-mêmes est une abstraction nécessaire à la pédagogie mais en tant qu’abstraction, une simple vue de l’esprit ne représentant pas une réalité autre que cette représentation. Elle est utile et fait partie de la « production symbolique » indispensable à la « production matérielle ».

Il y a quelque chose non d’inhumain (l’inhumain étant dans l’humain) mais d’indécent chez les nantis de la production symbolique.

Résoudre la question de la répartition des richesses, c’est d’abord résoudre la crise de la production. J’ai tenté d’expliquer, avec et après d’autres, en quoi consiste cette crise dans « Métamorphose du travail 3 ». Il y a dans le « cri » lancé sur la répartition des richesses, l’ignorance de la création des richesses, des lois qui de moteur du développement des forces productives ont fait du capitalisme un frein au développement des forces productives , tant en quantité qu’en qualité .

La confusion entretenue soit dans la sous-estimation de la classe ouvrière dans le salariat soit dans sa sur-estimation est du même ordre. Il n’y a pas uniformité dans le salariat, pas plus que dans toute chose, et toute chose de la vie humaine. Il y a une fonction globale et des fonctions sans existence indépendante. Toutes dépendent l’une de l’autre, sont l’une dans l’autre. Mais une chose est tangible si on veut bien la toucher, c’est le rôle de la marchandise en tant qu’objet fabriqué, en tant que valeur d’échange marchande en système capitaliste.

Contourner cette réalité, c’est s’allier objectivement au capital, renoncer au mouvement qui abolit l’état actuel des choses du système capitaliste. C’est reconstituer sans cesse le programme de Gotha qui a paralysé le mouvement du prolétariat, même si le prolétariat a trouvé des chemins indépendamment de ce programme. C’est être des Lassalle et des Proudhon, faire des erreurs composées impuissantes et non des synthèses opérationnelles.

Libérer le travail. Rendre une cohérence à l’activité de la personne en la libérant non des nécessités mais des contraintes sociales de classe par une cohérence globale de l’activité humaine, dans sa multiplicité et sa diversité -diversité multiple-. Abolir le salariat et la domination sexiste, les divisions sociales du travail. Abolir la mesure quantitative de l’échange au profit du besoin. Repérer les « finalités en mouvement ». Humaniser la nature, naturaliser l’humain. Libérer le mouvement de prise de conscience de la nature sur elle-même qu’est l’humanité.

Les droits de l’homme, ce n’est pas seulement le type de rapports qu’on a avec les autres ou que l’on aimerait que les autres aient avec soi. Les droits de l’homme c’est la capacité d’agir librement ensemble, de contribuer librement à l’activité humaine. Avoir ce droit c’est avoir tous les autres, droit un et indivisible. Idéal démocratique d’une révolution bourgeoise qui s’est brisé sur la propriété en niant l’usage. L’usage élargi à la richesse pour tous. Le mouvement ouvrier a élargi relativement cette possibilité en rétablissant partiellement des droits indépendamment des inégalités naturelles comme la maladie, avec la sécurité sociale, par exemple.

Dans d’autres domaines aussi. Mais aucune de ces avancées n’est allée jusqu’à la démocratie du travail, celle qui rejette la domination du « que produire et comment produire », domination liée à la propriété privée et au salariat.

La démocratie est liée non seulement aux institutions, mais au travail et à la production, et le mode de production détermine le type d’institution. Si le domaine d’activité est privé, aux mains d’intérêts privés, la démocratie ne peut être que tronquée, limitée, sujette à reculs à tout instant. Dans chaque recul il y a aggravation de la crise de la production.

La démocratie est née de la Cité, la mondialisation méditerranéenne, l’artisanat. L’artisanat est une forme supérieure d’alliance du cerveau et de la main. Le mode de production athénien antique a porté une classe marchande dominante avec des alliés historiques. La révolution française de même. Dans les deux, les travailleurs des techniques artisanales jouent un rôle-clef. Dans les deux le lien entre le travail, la démocratie, les techniques de production est évident. Dans la révolution française, la fédération nationale des cités va donner à la prise de pouvoir révolutionnaire un marché national.

Le rôle des techniques informationnelles, qui n’élimine pas les autres mais les domine, la dissolution relative des marchés nationaux au profit d’une féodalité industrialo-financière mondialisée, la transformation du salariat qui en découle, doivent donner des formes nouvelles aux droits de l’homme, les rapprochant de droits véritablement universels, celui de la démocratie de la production, le communisme qui ne sera toutefois qu’une finitude en mouvement illimité.

Une réflexion pour une nouvelle organisation du travail, une cohérence entre la personne et l’activité globale de production, et l’activité globale de production doit passer par une réflexion sur l’artisanat. Il ne s’agit pas de nier l’industrialisation et sa forme informatisée mais de lui donner une qualité nouvelle dans ce rapport entre l’homme et la nature, l’artisanat étant un « modèle » instructif.

Contribution de Pierre Assante

Section du 8ème arr. de Marseille
Fédération des Bouches du Rhône

Publiée sur Alternativeforge

Le 12 décembre 2008

à l'occasion de la préparation d'un précédent congrès du PCF

 

RECUEIL N°2-2019 : RÉVOLUTION. Tout commence quand la philo….

http://pierre.assante.over-blog.com/2019/05/recueil-n-2-2019-en-construction.html

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L’HUMANITÉ ENTRE DANS SON ADOLESCENCE 

RECUEIL JANVIER.FEVRIER.MARS.AVRIL. REMANIÉ AU FUR ET A MESURE DE SON ELABORATION.

SUR CE LIEN : 

https://pierreassante.fr/dossier/RECUEIL_FEVRIER_2019_L_HUMANITE_ENTRE_DANS_SON_ADOLESCENCE..pdf

 *Tous les articles du blog (par séries de 25). Cliquer sur le nombre de la série choisie: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 70 80 90100 101 102 103 104 105 106 107 108

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commentaires

B
Le mouvement de concentration du capital ,je le compare a un trapèze isocèle ,qui se transforme au fur et a mesure en un triangle ,avec a la pointe une poignée de multinationales et a la base de plus en plus de salariés (plus de 90 pour cent) .Le cadre national devenant trop étroit , il entre dans la mondialisation ,formant ainsi un grand triangle . De ce fait on devrait entendre plus souvent l'internationale .Travailleurs de tous pays unissez vous ,n'a jamais été autant d'actualité . Eugène Pottier et Karl Marx avaient peut etre 200 a 250 ans d'avance . Lors du dernier rassemblement de la gauche de samedi , R. Glucksmann a déclaré qu'il fallait laisser les égos de coté .Mais , tenir une position de classe est ce avoir de l'égo ? S'il ne s'attaque pas a la logique du capital ,il ne changera rien . Sauf a faire le lit de l'extrème droite.
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B
" La tradition de toutes les générations disparues pèse comme un cauchemar sur le cerveau des vivants " K. Marx
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P
Belle et redoutable image !

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