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11 avril 2020 6 11 /04 /avril /2020 07:17

 

L’urgence de la transformation-reconstruction

 

Tout d’abord, je renvoie à Economie et Politique Janvier-Février 2020, à L’article d’Yves Dimicoli et à celui de Nicolas Marchand (1)

Ensuite, je renvoie aux mesures palliant à la dramatique crise sanitaire, elle-même incluse dans la monstrueuse et catastrophique crise économique que la crise sanitaire voile.

Mesures financières, création monétaire de crise des banques centrales, tout cela est indispensable. Il aurait d’ailleurs fallu que cette création monétaire précède la crise et que l’usage de cette création monétaire aille aux besoins humains, leur développement et leur complexification au lieu d’aller à une accumulation du capital et la guerre économique qu’elle alimente en relation réciproque, accumulation qui a atteint depuis les années 1970 un point de blocage progressif des échanges des biens, du mouvement, du processus en santé du cycle de la production-consommation-production élargi, en quantité-qualité.

Je ne sais si cela est bien clair dans les têtes.

Une chose est peut-être plus simple à comprendre :

Il ne peut pas y avoir un écart grandissant durable trop important entre production de valeur monétaire et production de valeur marchande et d’usage, dans le double aspect des marchandises qui sont à la fois du capital et des biens de consommation nécessaires ou pas à la vie de la personne et de l’humanité.

L’écart entre production monétaire et production de valeur d’usage mesurée en valeur marchande est un moyen de tirer la production-consommation vers le haut, à condition que l’écart ne conduise pas à la rupture, comme un élastique que l’on tend trop et qui craque.

Une des conditions pour que cet écart ne conduise pas à la rupture est le rapport entre la production de richesse et celui de la restitution d’une part des richesses à la production des richesses. Dans notre système cela voudrait dire que la part nécessaire de la Valeur Ajoutée, des richesses supplémentaires produites soit restituée, dans le cycle productif, aux moyens de production. Il s’agit de fait d’une croissance non pas figée, mais relativement équilibrée et dont l’équilibre relatif soit régulé sous peine de se retrouver au point catastrophique où nous sommes parvenus.

Une mesure politique conduisant à une régulation économique progressive pour atteindre cet « équilibre relatif » (2), c’est une proportionnalité relative choisie, dans le cycle de production, entre la Valeur Ajoutée (Nouvelles richesses créées) et le réinvestissement d’une part plus importante de Valeur Ajoutée dans les moyens de production et de consommation (3).

En fonction des résultats envisagés, prescrits,  et des résultats obtenus et du jugement de valeur sur le résultats prescrits et obtenus, il s’agit de trouver les ajustements, les « réglages économiques » permettant la meilleure réponse possible aux besoins humains, et pour parler d’écologie, aux besoins conjoints et réciproques de la vie humaine et de la vie de la planète, et au-delà de la conquête universelle à laquelle aspire le progrès humain, physique et moral, la conscience.

La constitution du système capitaliste, et encore plus dans sa phase mondialisée, numérisée, financiarisée est en totale contradiction avec cet équilibre relatif. Son but économique est l’accumulation qui conduit à la suraccumulation bloquante du cycle de renouvellement, et ce but économique contraint le système à des palliatifs qui ne peuvent avoir d’effets positifs à long terme, ni aujourd’hui à court terme.

Nous ne sortirons, comme le décrit Yves Dimicoli de la crise économico-sanitaire que par le haut : la transformation progressive et rapide du système économique et social actuel.

Dans le système capitaliste de recherche d’accumulation de capital comme but final et permanent, le travail est en crise. Il est en crise parce que le travail lui-même ou plutôt la force de travail est une marchandise. Qui veut vivre doit vendre sa force de travail au propriétaire du capital. Cet achat-vente prend aujourd’hui des formes nouvelles, tout en conservant ses propriétés d’origine. Elle touche les salariés et les non-salariés puisque le capital s’approprie de multiples façons de cette force de travail, y compris dans-et-de la « libre entreprise » petite ou moyenne, entre autre l’auto-entrepreneur et l’ubérisation, c’est-à-dire le travail non contractuel.

Face à la motrice « accumulation » qui anime le capital, une autre motrice doit intervenir : les besoins humains mis à mal par le système. Les besoins humains, réduits, dévoyés, malades de l’argent et la rencontre d’une crise catastrophique d’aujourd’hui, dans leur union négative, peuvent accoucher d’une action transformatrice en santé des hommes et de leur système. Des luttes sociales,  un contenu transformateur et l'apprentissage de la mise en oeuvre de ce contenu, non successifs mais conjoints, c'est la tâche du XXIème siècle des humains, dès à présent.

La maladie du travail est essentielle car c’est la force de  travail qui permet de produire les biens élémentaires et complexes, en unité, nécessaires à la vie humaine. L’achat de la force de travail et les conditions d’exercice de l’activité de la personne sont en opposition dont l’ampleur fait partie de la crise de renouvellement de la société, de la régénération humaine.

L’analyse pluridisciplinaire des situations de travail et les concepts scientifiques et philosophiques à laquelle elle conduit n’est pas un supplément d’âme à la reconstruction sociale élargie. Je me permets souvent de le répéter faute de trouver une correspondance à cette demande.

De grands repères sont à mettre en relation entre des chercheurs qui ont marqué l’économie et l’ergologie et dont la pensée a été alimentée par l’ascèse philosophique et historique : Paul Boccara et Yves Schwartz. Ce n’est pas pour faire du prosélytisme, encore une fois, c’est une question de repères nécessaires.

Pour finir, ce que l'on peut redouter le plus, c'est une crise énergétique car le développement quantitatif et qualitatif de l'énergie est le moyen de donner les moyens de répondre à toutes les autres crises possibles. Evidemment développer l'énergie dépend de l'organisation économique de la société humaine.

Pierre Assante. 11/04/2020 06:40:10.

(1) Liens sur ces documents :

http://pierre.assante.over-blog.com/2020/03/economie-et-politique-mobilisee-face-a-la-crise-sanitaire-et-economique.et-n-786-787.html

http://pierre.assante.over-blog.com/2020/04/non-a-la-rethorique-consensuelle-du-jour-d-apres.nicolas-marchand.html

 https://www.economie-et-politique.org/2020/03/31/conjoncture-de-chocs-en-chocs-tout-un-systeme-en-cause

Je renvoie aussi à « Travail et usage de soi », Yves Schwartz :

http://pierre.assante.over-blog.com/2016/12/travail-et-usage-de-soi-yves-schwartz-la-suite-sur-ce-lien-19mb-et-acceder-en-cliquant-ici-ou-sur-le-lien-ci-dessous-a-30-titres-sel

(2)  Un mouvement ne peut être qu’en déséquilibre sinon il n’y a ni mouvement, ni existant. L’équilibre n’est qu’une tendance conduisant à la santé du mouvement, elle-même en mouvement et en déséquilibre. La maladie c’est un déséquilibre trop important qui détruit le mouvement.

(3) En fait, non pas le « communisme » contraint et vulgaire du système soviétique, qui a porté malgré tout des avancées économiques relatives et limitées,  malgré et contre le drame stalinien,  mais une construction communiste de liberté : un rapport « équilibré » dans cycle élargi, entre V.A. (Valeur ajoutée dont revenus du travail) et Capital Matériel et Financier conduisant, avec une croissance des capacités productrices immenses de la mondialisation numérisée, à une libération de ce rapport lui-même au profit d’une administration directe de hommes par eux-mêmes.

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 IL N’Y AURA PAS .....

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