MONDE REEL. MONDE MENTAL. ABSTRACTION DE LA REALITE.
« Je vis dans un autre monde,… Tu vis dans un autre monde… ». Cette expression populaire tend à affirmer à l’autre les différences de conceptions de la réalité et la différence des choix faits et des actes accomplis.
Si le réel existe bien indépendamment de notre conscience, du reflet et de l’interprétation que fait notre cerveau de ce reflet, du mouvement perpétuel de ce reflet, nous appartenons bien à cette réalité, à son mouvement et notre conscience en fait partie jusqu’à la dissolution de notre corps-soi, de notre conscience d’individu et de notre individu tout entier.
Evidemment faire abstraction de notre rapport avec la société en interaction du mouvement particulier et du mouvement général que la société constitue dans le mouvement global de la nature, c’est constituer une interprétation du reflet constituant un handicap de survie et de développement de soi-même et de la société. La répétition du terme « constituer » n’est pas un hasard de ma part.
L’infinité des éléments des rapports sociaux constituant le moment présent issu du mouvement du temps du passé un futur sont la résultante en mouvement, en processus d’évolution- complexification-condensation humain du rapport réel-conscience.
Toute entrave à une perception la plus synthétique possible, en synchronie et en diachronie du réel constitue une menace pour le processus humain. En ce sens, la discrimination de classe, et la domination masculine issue de la division primitive homme-femme du travail « greffée » sur la domination de classe, la domination issue de l’accumulation capitaliste, de la vente-achat de la force de travail, mondialisée, numérisée, financiarisée, constitue ce handicap à son paroxysme.
Jamais la perception et l’interprétation du réel par l’humanité n’a été à la fois quantitativement développée et à la fois autant parcellaire.
La société communiste préhistorique et sa conquête des savoirs et savoir-faire dans et par le travail pour satisfaire ses besoins et leur développement a certainement appréhendé plus globalement la réalité dans le rapport social avec la nature et avec elle-même. Paradoxalement le capital est un moteur d’appropriation par l’homme de son milieu au sens le plus large, mais cette appropriation privée que constitue l’accumulation capitaliste, tout en étant l’antichambre d’une appropriation générale, est un obstacle létal à cette appropriation. La crise de suraccumulation-dévalorisation du capital, accélérée dans les années 1970, confirmée vers 2008, au paroxysme actuel n’est pas seulement un phénomène économique. Elle est la condensation négative de l’évolution de la production des richesses nécessaires aux hommes dans l’évolution-complexification-condensation naturelle discernée par l’analyse dialectique du mouvement de la nature et de la société dans la nature.
La cirse du capital qui n’en finit pas, ses palliatifs successifs bloquant le besoin de transformation qualitative, et son enfoncement dans les régressions, constituent la crise générale de croissance de l’humanité et son adolescence, c’est à dire le moment où son autonomie grandit, mais où l’accumulation des repères sur elle-même n’a pas atteint la quantité et la qualité nécessaire pour constituer un bond vers son âge adulte, c'est-à-dire la sortie de sa préhistoire et son entrée dans l’histoire.
Le monde mental est une abstraction de la réalité et constitue une part de la réalité. Le rapport entre les deux constituant une réalité unique, constitue le mouvement conjoint de la conscience et du réel, du moment historique dans le processus de complexification de l’humanité, moment en santé ou pas, la santé n’étant qu’un état du mouvement où le processus reste possible.
Pierre Assante. 27/07/2020 05:10:34.