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20 janvier 2015 2 20 /01 /janvier /2015 06:04

Après le 11 septembre 2001, questions posées.

 

Après le 7 janvier 2015, questions reposées.


Copie de 100 1686Construction du devenir

Epître aux citoyens
ESSAI, OCTOBRE 2001

 

à René Merle

 

…et si la dialectique doit finir  par « rentrer dans les têtes », c’est bien parce qu’elle se manifeste, aussi et avant tout, en tant que mouvement objectif, entraînante comme l’histoire et instructive comme un fait.

 (Marx, une critique de la philosophie)

 Isabelle Garo.

 

Le nettoyage philosophique de la religion catholique n’a jamais été fait. Pour le faire, il faudrait être dedans et dehors », « l’attention absolument sans mélange est prière »

 (La pesanteur et la grâce)

 Simone Weil

 

On ne répond à une crise de civilisation que par une refondation de civilisation. Et ça passe par les IDEES de refondation de civilisation.

Les citoyens sont moins absurdes que les raisonnements politiques qu’on fait sur eux.

Ils s’abstiennent, se « désintéressent » de la démocratie parce que leur intuition leur dit que la « solution » n’est pas dans les débats politiques sectoriels, qu’ils voient comme des matchs de boxe, qu’ils soient de gauche ou d’extrême droite.

Les mesures sociales que nous proposons, fondamentales, seront entendues dans la mesure où elles s’insèrent dans une visée qui les rendent lisibles. Elles sont un peu mieux perçues exprimées pas les syndicats qui n’ont pas atteint de même degré d’usure que les formations politiques.

Dans le débat sur la « mondialisation » se développe l’idée d’une refondation de civilisation, c’est ce qui en fait son succès. Mais ce débat tournera court si cette refondation, est seulement la refondation économique et non surtout la refondation philosophique.

P.A. 20.02.02

 

Introduction

 

Questionner, c’est déjà répondre, car dans la question, il y a l’intuition et la connaissance.

 

Et répondre c’est déjà dogmatiser. Mais la réponse, il la faut, et nous allons y travailler.

 

Si nous devons rebâtir l’ensemble, (pour les réponses), nous dirons ce qui nous semble le plus important : l’alliance de l’instant infini et de l’instant devenir.

 

Cette  alliance dépasse le concept de dieu et dépasse le concept matérialiste « traditionnels ».

 

C’est un concept d’humanisme marxiste, car nous ne partageons pas l’idée d’anti-humanisme théorique,  celui-ci nous semblant un concept de passage nécessaire de l’humanisme idéaliste à l’humanisme marxiste.

 

De plus, tant que l’anti-humanisme théorique n’est pas dépassé, il peut être plus dangereux que l’humanisme idéaliste.

 

Origine et développement du monothéisme. Du surproduit à la société de classe. Monarchie, patriarcat, société marchande et démocratie restreinte.

 

Le monothéisme se développe dans les même conditions générales que la monarchie. Ils sont issus tous deux de l’éloignement du pouvoir par rapport à la population, au groupe d’individu. Sa représentation devient abstraite, le mythe du chef s’identifie au mythe du père de la société patriarcale.

La société patriarcale elle-même répondra aux besoins du moment en matière d’organisation de la production et à l’intérieur de la production, de l’organisation militaire etc.

Le surproduit permet ces phénomènes sociaux. L’appropriation de cette production supplémentaire au besoin de survie d’un individu va dégager les moyens pour qu’un groupe restreint se constitue en classe privilégiée, que de superstructures instituant et perpétuant leur domination naissent.

Les opinions divergent sur le fondement de la religion. Mais la nouvelle organisation sociale crée les conditions pour qu’un monothéisme existe. Sur les fondements nous y reviendrons.

Le chef de clan est devenu un exécuteur des ordres venus « d’en haut ». Le surproduit permet l’accumulation, l’échange marchand peut se développer. En fonction d’autres données, la société marchande et esclavagiste pourra passer de la monarchie à la démocratie restreinte, celle d’un groupe privilégié.

 

Monothéisme et organisation sociale (matérielle et spirituelle).

 

Outre les conditions générales, des sous-conditions peuvent faciliter la naissance et le développement du monothéisme. La société israélite réunit certaines conditions particulières. Ont-elles été déterminantes ? Peuples de pasteurs puis aussi d’agriculteurs, ils ont subi diverses influences. Influences phénicienne, égyptienne, syrienne, arabe …Ils connaissent une évolution de leur organisation sociale à travers l’institution de royaumes instables. Leur puissance ne s’établit jamais durablement, ni leur unité.

 Mais au moment de leur unité, ils réunissent l’expérience de la monarchique et militaire de l’Egypte, ils sont libérés en partie des cultes polythéistes qui pour eux n’ont pas les structures de la stabilité qui peut exister ailleurs.

La défense de la communauté va donc pouvoir se concrétiser autour d’un seul dieu et déjà poser la question de la conviction dépassant la seule loi.

Ainsi les conditions matérielles de la constitution de ces sociétés déterminent la loi et la pensée nécessaire à la survie du groupe. Elles les déterminent non seulement instinctivement, comme dans la communauté primitive, mais aussi formulée abstraitement, ce qui est un progrès fondamental dans les conditions de reproduction matérielle et idéologique de la société.

 

Christianisme et pensée grecque.

 

La pensée grecque va être présente tôt dans la société israélite. Tout d’abord parce que la société grecque n’est pas étroitement grecque. Elle est en gestation dans toute la Méditerranée, de par le début de l’accumulation, de développement du commerce et d’une pré-bourgeoisie marchande et esclavagiste. Mais aussi parce qu’en se développant grâce aux échanges maritimes favorisés initialement et géographiquement par l’essaimement insulaire, elle va fournir les prémisses d’une bourgeoisie dont l’influence va en retour gagner le bassin méditerranéen, l’Asie mineure.

C’est sous les féodaux agrariens que naît le poème Homérique, mais c’est à partir du V° siècle qu’apparaissent les dramaturges et les philosophes atomistes, et avec les conquêtes d’Alexandre le Grand que se répandent l’Eléatisme, le Platonisme et que débute la conquête hégémonique de l ‘Aristotélisme.

Le christianisme va apparaître au moment de la plus grande influence de cette classe sociale marchande propre à la Grèce, groupe social précurseur mais éphémère, minoritaire mais rayonnant par toutes les ramifications qu’il a crée et qui vont perdurer à travers les siècles.

La démocratie restreinte tant socialement que géographiquement va pouvoir se marier à la pensée abstraite juive.

 

Développement de la démocratie antique restreinte  et libre arbitre

 

Quel est l’apport grec à ce mariage ?

La structure sociale démocratique restreinte se développe d’autant plus facilement qu’elle est restreinte, justement. Et qu’elle va connaître un taux d’accumulation rapidement exceptionnel dans les conditions d’héritage social et culturel de la Grèce pré-marchande.

Quelques milliers d’hommes vont élaborer en un temps record -un siècle- le contrat nécessaire pour pouvoir modifier en permanence les règles du jeu qui garantisse l’intérêt de son groupe à chaque moment mouvant du commerce, que ce soit en temps de paix, en temps de guerre, en temps de crise comme en temps de développement etc.

Au respect de la loi va donc s’adjoindre la capacité concrète et juridique de l’initiative individuelle s’intégrant à l’initiative collective : la légalisation du libre arbitre.

 

Atomisme, Eléatisme et Christianisme.

 

Ce libre arbitre va d’autant se développer que la Grèce ne connaît pas de pouvoir monarchique centralisé, que les marchands ont besoin d’une alliance avec les artisans contre l’aristocratie terrienne, et que cet équilibre instable des forces contraint chacun à tenir compte de l’autre.

Le surproduit confisqué par les classes privilégiées va permettre de faire naître en leur sein une catégorie d’individus pouvant se spécialiser dans « l’activité de  penser ».

Et, étant issu de ces classes, leur mode de pensée sera celui de ces classes. La différence entre le scribe égyptien et le philosophe grec tient à l’hégémonie de la classe marchande issue des conditions globale de la société grecque.

Ils sont les prototypes de nos intellectuels, qui eux aussi connaissent des conditions de consommation du surproduit privilégiées.

Heureusement, car sans cela, l’humanité n’aurait pas connu le développement quelle a connu. Mais sans doute, maintenant, il faudrait que cela change.

Là où les choses se compliquent encore plus, c’est quand la société antique oscille entre l’idéologie des propriétaires terriens grecs et celle des marchands alliés aux artisans.

J.J. GOBLOT a bien montré, dans sa préface au Prométhée Enchaîné, l’évolution du mythe de Prométhée Lors de la montée de la classe marchande, le vol du feu pour les hommes par Prométhée était à la foi admiré et apeurant, alors que ce mythe évolue sur l’unique peur par la suite ( résumé schématique d’un volumineux exposé).

Le christianisme va donc hériter de la révolte, de la révolution sociale.

Mais aussi de la culture du moment infime, moment qui cristallise l’esprit d’un individu dans une société et des conditions données, de plus dans des conditions sinon éternelles, du moins de l’ordre de l’universel.

Les atomistes répondant plutôt à une philosophie du devenir, les Eléates au culte de l’instant infini, Epicure faisant la charnière, Socrate et Platon immobilisant l’acquis, Aristote codifiant l’acquis.

 

Egoïsme, angoisse, comme sentiment de défense et sentiment moteur, liés à   éléatisme et atomisme.

 

Nos biologistes modernes ont retrouvé dans les être monocellulaire les ancêtres des hormones qui déterminent nos sensations de peur, de joie ne faisons pas une liste.

La vie n’existe que parce qu’elle possède les éléments nécessaires à sa non-destruction par le milieu extérieur ou par elle-même, ce qui se confond parfois, tout dépend de l’échelle considérée.

Elle a besoin d’un stimulus pour réagir aux changements, donc s’y adapter, donc changer elle-même.

Elle a besoin de fortifier ce qu’elle a crée pour faire face aux changements à venir.
Et il y a besoin de fortifications permanentes et de réactions permanentes.

Si bien que l’on assiste à une immobilité permanente apparente et à un mouvement permanent apparent.

On pourrait craindre de tomber dans le paradoxe de Zénon si depuis on n’avait pas connu les Quanta et la loi de la thermodynamique de Prigogine.

Heureusement, il nous reste l’évidence des deux sentiments : sentiment d’égoïsme, qui nous permet de nous isoler du milieu extérieur pour se défendre et sentiment d’angoisse qui nous permet de faire l’effort de changer, toujours pour ne pas être détruits par le milieu extérieur.

J’ai dit sentiment et non sensation. Parce qu’une sensation peut avoir une autonomie par rapport à ce qui la provoque, alors qu’un sentiment est de par essence de l’autonomie par rapport à ce qui l’a provoqué, et par cela est spécifiquement humain, dans l’ensemble de la nature que nous connaissons.

La bataille entre Eleatisme et Atomisme n’est donc pas fortuite.

Mais le choix entre la forteresse assiégée et la bataille mobile est un choix réel, qui peut constituer une « majorité idéologique permanente » sur un laps de temps historique.

Là où la chose se corse, c’est quand l’unité de la vie est regardée par le petit bout de la lorgnette, ce qui n’est pas que l’apanage des Éléates.

 

Béatitude et immobilisme.

 

Qui peut nier ce sentiment de bonheur que l’être humain éprouve en « perpétuant » la sensation de la beauté, ce qu’on peut définir par la béatitude.

Est-ce cultiver l’immobilisme ? oui et non.

Non car une chose n’existe qu’en mouvement, même lorsqu’il y a apparence d’immobilité.

Oui car pendant qu’on cultive cette chose devenue autonome pour soi ou pour le groupe, la vie dans son ensemble va son train.

A un moment, cette culture va s’opposer au mouvement d’ensemble de la vie, et si elle gagne, elle bloquera tout, c’est à dire fera tout mourir. Sinon elle sera culbutée et permettra ainsi à la vie de se perpétuer.

Mais il n’est pas possible d’en demeurer à cela. La béatitude n’est pas seulement une chose à culbuter, elle a un rôle, un contenu, une essence inséparable de l’essence de la vie, sans laquelle la vie n’existerait pas. La vie est une unité de contraires.

 

Passion et philosophie du devenir.

 

De même, la philosophie du devenir n’est pas un objet inerte, et si elle donne cette apparence, ce ne peut être qu’une apparence. Et si ce n’est qu’une apparence, ce n’est pas une philosophie du devenir.

Ca peut être un stalinisme, un structuralisme moins méchant, je ne sais quoi encore.

Comme la béatitude est une passion (paradoxe apparent), la philosophie du devenir est bien sous-tendue par une passion violente, à tel point que cette violence, équivalente quelquefois à un excès d’angoisse peut détruire la philosophie du devenir et la transformer en dogme, la faire vieillir prématurément.

C’est bien ce qui est arrivé quand est apparu l’éléatisme.

La démocratie restreinte grecque était arrivée momentanément au bout de son développement et régressait, dépassée par une transformation du mode de production à laquelle elle n’était plus adaptée.

 

De la philosophie du devenir à la construction du devenir.

 

La philosophie du devenir est adaptée aux mutations du monde dans le cadre d’une évolution d’un type donné d’organisation sociale, à différentes étapes de cette organisation sociale, mais en aucun cas ne correspond universellement à l’étape de développement d’un système non marchand.

Comparant la situation de l’intellectuel dans une société de privilèges, la philosophie du devenir est attachée à cette société de privilèges.

 

Au-delà de la philosophie du devenir, c’est de la construction du devenir qu’il est question, construction qui ne réclame pas moins de savoir, pas moins d’effort personnel et collectif, mais une démocratisation universelle, élargie du savoir, de  l’initiative, de la création.

 

Dépasser la passion, dépasser la béatitude, identification de la passion et de la béatitude, unité de l’amour, condition matérielle de la naissance de l’amour.

 

Oui, car c’est bien d’amour dont il est question.

L’héritage biologique humain comporte (de comportement) l’héritage de la solidarité, de la violence etc.

Le développement culturel de l’humanité a donné une autre qualité à ces comportements.

Chaque fois qu’il y a un recul de civilisation, c’est la qualité de ces comportements qui recule et vice-versa.

De même que « la faim » évolue culturellement en « le goût » (la culture du goût), aimer biologiquement une chose a donné l’amour (la culture du goût) de la chose.

La chose vous devient indispensable alors que vous n’en avez plus besoin (mais attention à l’excès d’angoisse !).

Nous en revenons encore à la question de l’autonomie du sentiment par rapport à ce qui l’a crée.

Je ne voudrais pas qu’il y ait confusion sur le mot « chose ». Alors je reviens au mot adapté : l’objet. Un objet pouvant être apparemment unique, faisant partie d’un ensemble, étant un ensemble, tout cela étant relatif.

 

Revenant sur l’unité béatitude/passion, comme unité des contraires et non-égalité du terme.

 

Constitution matérielle de la pensée. Complexité de l’héritage biologique et culturel. De la chimie à la pensée. Complexité de la représentation de la connaissance.

 

Je ne reviens pas, par contre sur les hormones, comparaison n’étant pas généralisation.

De tous ces courants qui traversent sans cesse mon cerveau, je fais, je constitue ma personne, sans cesse la même et sans cesse différente, croyant pourtant, dans la représentation dominante de la connaissance avoir à faire toujours à la personne constituée par mon état civil.

Si l’on tient compte de la complexité d’un individu, et si l’on imagine que la société, ses lois, l’idée que chacun s’en fait est la relation complexe de toutes ces complexités, il n’est pas étonnant que certains refusent une explication purement rationnelle de la réalité, de la nécessité, des possibilités d’une part, et des choix possibles et voulus qui en découlent d’autre part.

 

Inconnu, rationalité et intuition. Convergence possible de l’athée et du croyant à partir d’une convergence de la représentation de la connaissance.

 

Il est donc non seulement acceptable intellectuellement mais incontournable pratiquement (que cette pratique soit considérée comme simple ou complexe) de reconnaître le rôle de l’intuition dans nos actions, décidées ou spontanées, conscientes ou non.

 

Autonomie de l’amour et amour moteur.

 

Et c’est là qu’intervient l’amour comme moteur (attention à l’angoisse excessive !)

Il ouvre. Il fait sortir de la forteresse assiégée. Il empêche la mort. La mort physique !

Ca ne vous rappelle rien, tout ça ?

 

Christianisme et intégration contradictoire de l’instant infini et le l’instant devenir.

 

La revendication chrétienne de l’amour comporte une contradiction : il revendique la loi et rien que la loi (que l’on rende à César ce qui est à César). Mais il l’adoucit (que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre).

Ceci au nom de l’amour. Et aussi au nom du père (patriarcat). Mais quel humain peut nier aussi le rôle paternel, au sens psychanalytique (par exemple).

Et quand se confondent le rôle du patriarcat (société dépassée, ne correspondant pas ou plus au mode de production), et notion et réalité du rôle paternel,  cette confusion –(entre autres)- aide-t-elle à comprendre ?

Comprendre au sens rationnel, comme au sens sentimental, dans toute l’autonomie du sentiment.

Peut-on poser la question de l’unité contradictoire, « intuitive » mais  réelle de l’essence du christianisme ou devons-nous nous considérer comme d’affreux éléates en disant cela ?

 

Le christianisme réalise-t-il l’unité de l’instant infini et de l’instant devenir, et donc, au-delà de l’héritage humain que constitue le passé humain, doit-on le considérer comme un héritage non à détruire mais à dépasser ?

 

Hégémonie idéologique du christianisme sur l’atomisme et l’éleatisme original parce que répondant plus au questionnement  devenir / devenir proche.

 

Revenons un peu en arrière.

Ne répondant pas à la question précédente, constatons quand même que le christianisme traverse plusieurs millénaires de société marchande, avec des retours aux sources chaque fois que le mode de production réclame plus d’initiative des producteurs :

pré-renaissance des marchands du moyen âge (San Francesco)

renaissance (protestantisme)

 

Avec chaque fois le double comportement du protestantisme (au sens de protester) de Jésus chassant les marchands du temple :

retour au passé (rejet de la consommation)

critique mais non-rejet de la loi marchande (valorisation des pauvres)

 

L’atomisme répond aux questions sociales du moment, il envisage un avenir non concrétisé, un avenir « idée », une idée de l’avenir sans autonomie.

L’éléatisme répond aux questions du moment, il n’envisage qu’un avenir immédiat.

Le christianisme pose intuitivement la question du moment et rend la recherche de l’avenir universelle.

Mais en se dogmatisant, en s’institutionnalisant, il fait éclater son unité, il ne garde une permanence qu’en faisant un aller-retour entre son moment création et son moment institution.

 

Exemple de la trinité : dans son instant infini comme dans son instant devenir, l’homme individu adhère à l’universel (dieu, le père), au particulier donc soi-même (le fils), la pensée universelle, l’acquis historique humain (le saint esprit).

 

C’est là que la représentation se dogmatise.

Il serait d’ailleurs intéressant de rechercher plus en détail comment se constitue cette abstraction, à quel moment de l’antiquité, puis de la féodalité elle se précise, comment elle prend le dessus sur la diversité des autres expressions religieuses.

Pourtant elle revêt un contenu de grand intérêt et ce n’est pas sa dogmatisation qui devrait nous la faire rejeter, comme l’on jetterait le bébé avec l’eau sale.

 

De l’abstraction au mythe.

 

L’explication ou une des explications de son chemin jusqu’à sa dogmatisation, c’est son passage de l’abstraction au mythe.

Le passage au mythe est un phénomène humain qui n’est dépassé que quand il y a prise de conscience de ce passage.

Il est facile après que le mythe se fossilise. L’intérêt des classes privilégiées dominantes, est bien de conserver une notion, un concept pour pouvoir le ressortir de la naphtaline chaque fois qu’un besoin d’alliance le rend universel, donc opérant pour elles

 

L’héritage égyptien. Israël, Egypte et moyen orient, de la concentration du pouvoir à l’abstraction du pouvoir, du polythéisme au monothéisme, culte du soleil et naissance de l’ancien testament, pesanteur bloquantes des superstructures égyptiennes, le roi-dieu.

 

Malgré ce roi-dieu, il n’y a eu que des passages furtifs au monothéisme chez les Egyptiens.

On peut imaginer que le poids des superstructures, installées rigidement depuis des millénaires a empêché ce passage.

A contrario, le passage rapide à une démocratie restreinte à maintenu le polythéisme chez les Grecs, bien que cette façon de voir soit bien schématique et qu’il cohabite, dans une société, aux côtés d’une représentation « majoritaire », avec la diversité des représentations, les résidus des anciennes représentations, les embryons des nouvelles, les nouvelles ne naissant pas de rien.

 

Créations aux périphéries.

 

La situation israélite peut aussi confirmer le rôle des périphéries, des résidus, comme éléments constitutifs de la création.

 

L’organisation sociale et la loi (ancien testament et Coran), le libre arbitre et l’initiative individuelle, la foi ( nouveau testament).

 

Sortant du communisme primitif et passant par le patriarcat, la conscience de la nécessité de règles de fonctionnement pour chacun et pour la communauté donne naissance, non à la loi libre, mais à la loi aliénante

C’est le stade de développement des tribus de Juda et du Nord. Est-il celui des tribus arabes à la naissance de l’Islam ?

 

Il n’y a rien de péjoratif à cette considération, chaque conception humaine prenant sa propre autonomie, elle-même en liaison avec l’autonomie de l’individu.

Après, les choix correspondent à la représentation que chacun se fait de la chose, chacun ayant le droit et la nécessité de se faire sa propre représentation.

 

Heureusement et malheureusement, ces représentations sont en compétition, l’autonomie comportant ces deux aspects contradictoires : coopération et affrontement.

 

C’est là qu’intervient la nécessité, non de la tolérance, mais du dialogue et de cette vertu (pour moi chrétienne, mais pour d’autre peut-être pas, y compris pour de nombreux se réclamant du matérialisme) qu’est l’amour comme lumière, l’amour pour voir.

 

Comme nous l’avons déjà développé, à partir du moment où le christianisme intègre le libre arbitre de la démocratie restreinte, il accède à ce statut, me semble-t-il !

 

Illustration par le nouveau testament en particulier les épîtres.

 

Paul, Saint Paul pour les « pratiquants » insiste sur le fait que ce n’est pas parmi les Juifs mais parmi les païens qu’il développera le christianisme. En fait, il affirme que pour dépasser un concept, il faut le vouloir, mais il faut aussi créer les conditions matérielles qui imposent de sortir du milieu matériel qui a construit l’ancienne réalité. En même temps, il accepte la « loi » judaïque car il sait très bien que le terreau originel ne peut être jeté.

Une construction idéologique n’étant pas de raser le passé mais de construire par-dessus, comme une maison est l’accumulation des connaissances architecturales depuis l’origine.

Ses recommandations d’ordre moral reprennent tous les impératifs de l’ordre patriarcal.

Mais, des païens (les Grecs), il dit : ils ne connaissent pas la loi mais ils l’ont dans le cœur. Nous avons été affranchis de la loi, notre loi est celle de l’esprit et non la lettre.

L’Epître de Jacques sur la richesse en dit long déjà sur les contradictions qui agitent dès cette époque, et sans doute dès l’origine, la société marchande.

Quelles qu’aient été les réécritures, les interprétations tardives, il nous faut prendre en compte ces données.

 

De la création à l’institutionnalisation. De Paul à Constantin. Comment la création résiste à l’institutionnalisation ? L’adéquation au système marchand en développement, ce que le système marchand porte en matière de développement humain, limites du système.

 

Les considérations précédentes en disent assez sur ces aspects, y compris les recommandations de Paul ou de son ou ses équivalents qui n’ont pas été respectées par l’institution.

 

Mais en même temps, ce que nous transmettent les religions et le christianisme nous donne des clés universelles pour un dépassement de la société marchande et la construction (pas l’élévation subite et miraculeuse) d’une société d’échange du travail.

 

Le christianisme philosophique, le christianisme militant, la poésie intime et la poésie épique du christianisme.

 

La réalité créative de religions est attestée par la splendeur de leurs poésies.

Poésie Homérique, poésie Biblique etc.

La créativité grecque est celle de l’origine de la démocratie. Il y a encore unité de la création scientifique et philosophique.

La religion grecque me paraît moins aliénante, d’ailleurs, elle n’exige pas l’obéissance aux dieux,  et souvent on ne leur obéit pas, à ses risques et périls.

 

Mais ce n’est pas parce qu’une idéologie est aliénante qu’elle n’est pas un progrès.

Le capitalisme accentue l ‘aliénation, puisqu’il augmente l’écart entre l’aspiration de l’être humain et le moyen de l’atteindre, alors que le développement des sciences et techniques lui ouvrent des possibilités gigantesques. Et pourtant il offre plus de possibles à l ‘être humain (donc de services, de connaissance, de culture…).

Si nous pouvons échanger ces idées, celles du christianisme, celles de Marx, avoir une vision plus globale de notre planète, y compris de sa diversité, c’est grâce au capitalisme, aux moyens matériels qu’il nous donne de la faire (nourriture, transports, logement, instruments scientifique, temps d’étude, temps de méditation….) .

 

Quels formidables militants pacifiques que ces « inventeurs » du christianisme !

Lisez leurs « aventures » et réfléchissez-y.

 

Le christianisme a aiguisé des contradictions qui ont fait exploser les capacités d’innovations humaines, et ce n’est pas un hasard s’il a accompagné les sociétés marchandes les plus développées jusqu’à ce jour.

 

Le moteur progressiste du rationalisme, l’interrogation humaine, l’institutionnalisation du rationalisme.

 

A contrario, le rationalisme, dont je me réclame (aussi) a pu s’instituer comme un dogme, et ce n’est pas un moindre danger.

Le rationalisme ne doit pas être, paradoxalement, un prétexte pour amoindrir, atténuer les interrogations.

Les intégrismes musèlent les interrogations. Les Musulmans progressistes revendiquent haut et fort, avec courage et dignité, et d’autres avec eux, de combler de déficit interne que connaît l’Islam par rapport à sa période de rayonnement intellectuel, de son fait propre, mais aussi du fait de la domination impérialiste (et chrétienne intégriste ! , et stalinienne !).

 

Un croyant peut se réclamer d’un rationalisme non intégriste, d’un rationalisme du retour aux sources, celle des atomistes, de Diderot, de Marx, de l'interrogation passion, ouverte et amoureuse.

 

Bifurcation, sclérose, régression ? Quel possible social, quelle forme idéologique de dépassement ?

 

Les interrogations auxquelles nous avons essayé d’enrichir le contenu nous ouvrent la voie.

A chaque moment il nous faut choisir entre plusieurs chemins, individuellement, ce qui donne ou non un chemin collectif.

Tous les chemins ne mènent pas quelque part, au sens de la part que nous aimons.

Par rapport au sens (signification) de la part que nous aimons, ils peuvent retourner en arrière, non dans le sens (signification) du temps qui, lui, a une flèche, et qui donc ne se répète pas, mais dans le sens (direction) de ce que nous n’aimons pas.

 

Les pistes sont tracées par des chercheurs, des associations spécialisées, mais surtout par tous les rapports que nous tissons (ce sont les peuple qui font l’histoire), et que nous ne pouvons tisser sans amour.

Comprenons bien, il ne s’agit pas de cet amour représentation isolé de tout. L’autonomie n’est pas une construction furtive. Un élément, un corpuscule n’est pas le tout, nous pensons l’avoir pensé assez fort précédemment.

L’amour aussi est une construction, mais pas une brique. C’est l’élément durable qui lie le tout.

 

La société non marchande a commencé de se construire, pas la peine de vous le dire. C’est une question de générations, mais chaque moment de la construction est un bonheur, un instant infini de l'instant devenir.

 

Du christianisme patriarcal à la théologie de la libération. L’humanisme marxiste au cœur de la construction du devenir. De la société marchande à la société de coopération, du monarchisme absolu ou relatif à la démocratie élargie ou générale.

 

Pensons-y ensemble, à partir de l’expérience de chacun.

 

Je suis marxiste et je relis Engels qui disait :  « j’en ai mare de cette confusion, et s’il y avait une revue [scientifique] qui ne soit pas l’organe d’un parti, je lui accorderai la préférence pour ne plus être exposé à des débats de congrès. Il n’y a pas, et je le regrette mais c’est ainsi, de forums démocratiques pour les travaux scientifiques »

 

Sans renier nos Eglises, faisons que nos congrès soient des forums démocratiques, car les « débats de congrès » confinant plus à la mimésis (restreinte) qu’à la praxis (générale) par défaut de poiésis sont le lot de chacun.

 

Notre comportement l’indique. L’on accorde plus d’importance aux morts des USA que du Rwanda.

Dire cela ce n’est pas ne pas honorer les New-Yorkais.

C’est ignorer les conditions nécessaires à notre propre bonheur.

 

Nous ne sortirons pas de la société marchande tant que nous serons réglés par des rapports de force militaires, d’état.

 

Mais comme cela change vite. Même si les obstacles sont bien là, menaçants (la vie est un combat !) . Seule l’ouverture du cœur ouvre l’esprit individuel et collectif. Ce n’est pas une considération « idéaliste ». La volonté humaine, sauf admettre que nous sommes tous réglés comme des montres, a son rôle à jouer

 

8 OCTOBRE 2001

Pierre ASSANTE

      Militant Syndicaliste

 

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