Comment Pantagruel descend dans l’île Farouche, antique demeure des Andouilles.
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Chapitre 35
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« …Les rameurs du navire Lanternier ligotèrent et amenèrent le cachalot à l’île la plus proche, appelée Farouche, pour en faire la dissection et recueillir la graisse des rognons, qu’ils disaient fort utile et nécessaire à la guérison d’une certaine maladie appelée « Faute d’argent ». Pantagruel n’y prêta pas attention, car il en avait vu bien d’autres et même de plus énorme dans l’océan Atlantique. Toutefois il consentit à débarquer à l’île Farouche pour que quelques-uns de ses gens, mouillés et souillés par le méchant cachalot, se sèchent et se reposent dans un petit port désert, situé sur le midi près d’une touche de grands arbres, belle et plaisante, où naissait un délicieux ruisseau d’eau douce, claire et argentine. Là, sous de belles tentes, on dressa les cuisines, sans ménager le bois. Lorsque chacun eut reçu de nouveaux vêtements à sa guise, Frère Jean sonna la cloche. A cette sonnerie les tables furent dressées et promptement servies.
Comme Pantagruel dînait joyeusement avec ses gens, au moment du second service, il aperçut quelques petites Andouilles peu farouches qui montaient sur un grand arbre, sans dire un mot, près du réduit où rafraîchissait le vin ; aussi demanda-t-il à Xénomane : quelles sont ces bêtes… ».
François RABELAIS, prêtre franciscain, médecin, écrivain. 1494-1553, « Le quart livre ».
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