30 AOÛT 2013
PAR DENIS DURAND
Cet article, écrit il y a trois ans reste d'une actualité brûlante dans le débat d’aujourd’hui, par rapports aux divers programmes électoraux et surtout par rapport aux besoins de transformation sociale face à la crise, son approfondissement et ses conséquences sur notre vie quotidienne et notre futur proche…
Souvent il en est ainsi : la pertinence d’une analyse se vérifie avec le temps passé et la démonstration que les événements en ont faite pendant cette période.
P.A. 30.12.16
Le débat sur l’euro dure depuis 25 ans, c’est-à-dire depuis que la création d’une monnaie unique a fait l’objet du traité de Maastricht.
À l’époque, la critique de gauche contre ce traité n’avait pas été particulièrement centrée sur les inconvénients monétaires de cette nouvelle étape de la construction européenne. L’argumentation visait plutôt la bien réelle régression démocratique qui l’accompagnait, et dénonçait, en termes généraux, la réaffirmation de l’« économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée » comme base de toute la construction européenne. La création d’une banque centrale déclarée indépendante des gouvernements était principalement vue comme une conséquence de ce principe, et non comme le cœur d’un projet destiné à asseoir le pouvoir des marchés financiers sur l’Union européenne pour restaurer la rentabilité des multinationales au détriment des salaires, de l’emploi et des services publics Pour le reste, les arguments se distinguaient assez peu de ceux des adversaires de droite du traité : critique de l’atteinte portée à la souveraineté nationale par la disparition de son attribut monétaire, démonstration que la zone euro ne constituerait pas une zone monétaire optimale au sens de Mundell.
Par contraste, la critique du projet d’Union économique et monétaire d’un point de vue de classe était restée, de fait, au second plan : la proposition, alors énoncée par les économistes communistes, de transformer l’écu en monnaie commune européenne était surtout comprise comme un moyen de préserver les monnaies nationales, alors que son aspect principal était plus ambitieux. Il s’agissait d’instaurer, à l’échelle de l’Europe, une capacité de création monétaire capable de peser dans la mondialisation. Radicalement opposée au pouvoir des marchés financiers, cette faculté de création monétaire aurait permis l’exercice par les citoyens et les travailleurs de pouvoirs sur les décisions prises dans la sphère financière pour mettre l’argent au service d’objectifs sociaux à travers de nouveaux critères d’allocation des crédits. Tout cela avait été assez peu pris en compte à l’époque dans le mouvement populaire. Peut-être faut-il voir là, rétrospectivement, une origine de l’insuffisance du « non de gauche » et de la victoire du « oui » au référendum de septembre 1992.
Vingt-cinq ans après, l’histoire ne reviendra pas en arrière : entre-temps, la crise s’est considérablement aggravée ; la mise en cause de l’euro déclenchée par la spéculation contre les titres de la dette publique grecque a scellé l’échec de la construction monétaire européenne définie à Maastricht, même si l’euro est toujours là parce qu’Angela Merkel et
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