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26 décembre 2016 1 26 /12 /décembre /2016 08:56

LA MATER-IA

Et le paroxysme de la dichotomie corps-esprit mis à la sauce politique

Que ce soit du côté des dominants ou des dominés

 

Plus la société, et la personne dans la société s’enfoncent dans la crise économique, la crise des activités humaines, la crise de civilisation, plus la recherche d’une échappatoire dans le mysticisme s’approfondit.

 

J’utilise à dessein le verbe approfondir, car ce mysticisme va cherche des arguments, une réflexion, des justifications à ses choix, qui lui permettent de s’ancrer dans « l’esprit », comme le fit la religion, « opium du peuple », à l'encontre de sa revendication sociale originelle.

 

« Opium du peuple » est une « définition » qui n’est pas un jugement strictement moral sur la drogue ni sur la religion, mais une constatation de son effet sur l’apaisement momentané des douleurs sans en supprimer les causes.

 

Marx ajoutait, sur la religion, « expression de la détresse humaine »

 

Plus ce mysticisme progresse, plus l’idée « d’âme » habite la pensée, prend la place de l’effort de savoir et de son inconfort, et plus la conception matérialiste est décriée, étant assimilée aux intérêts égoïste, financiers entre autres.

 

C’est pourtant dans cette « morale de l’argent », du capital, que l’attaque contre le matérialisme trouve naissance. Pensez-y et vous serez étonnés de trouver en vous-même les preuves de cette assertion, alors que superficiellement le contraire vous semblait juste.

 

Enfin, pourquoi veut-on que la nature ait produit le cerveau, la pensée, la société, tous matériels, constitués des composants de la matière et constituant une unité de « fonctionnement » alors qu’elle aurait crée et possédé une pensée ne reposant sur aucun support matériel et ses constituants ?

 

En quoi une vision matérielle, c'est-à-dire d’existence à partir de ce qui constitue la nature cosmique handicaperait-elle une vision de cette nature, de la société, de l’humain ? En quoi cela exclurait-il la pensée, la beauté, les sentiments dans leur mouvement, une morale historique, une recherche de la vérité ? En quoi et pour qui cela exclurait-il une interrogation sur l’essence humaine et les énigmes de la nature en général sur lesquels la science et la société progressent « malgré tout », pour résoudre par l’activité nos problèmes de subsistances et leur processus en complexification « naturelle »? Pourquoi les objets qui nous entourent n'existeraient-ils pas en dehors et indépendamment de notre conscience ? 

 

Au contraire une vision religieuse et-ou mystique ne réduirait-elle pas cette vision de l’humain et de la nature à une essence figée dans le temps, et par conséquent réduite dans l’essence, réduite dans le mouvement, la complexification qui est tout de même ce qui a permis le développement culturel au-delà des réponses du travail et de l’activité primitifs, de la satisfaction des besoins réduites aux subsistances animales.

 

Et comment une réduction figée dans un temps donné ne réduirait-elle pas une vision de la société à une éternité de ses limites et de ses douleurs, au lieu de développer une vision qui recherche à la transformer en santé (Onzième thèse sur Feuerbach) , développer la qualité et la complexité des besoins et de leurs satisfactions dans un développement de la conscience individuelle et collective de l’humanité, conscience de la nature sur elle-même et d’une dimension globale affrontant en commun, en personnes autonomes et en osmose, l’univers, en santé aussi.

 

Une chose me vient à l’esprit, c’est une question de vocabulaire qui recouvre un champ essentiel du développement humain. En latin la matière se dit et s’écrit MATERIA.

Ce MATER-IA contient matière, matière comme mère.

 

Ce simple mot nous remet en mémoire, ensemble, et en réflexion une conception matérielle de la nature, matière-mère, et la revendication féministe et pour tout dire humaine contre l’inégalité de la femme dans la société de classe marchande, capitaliste et du CMMNI, une réflexion matérialiste non dogmatique ET féministe ayant partie liée pour les progrès de l’humanité.

 

La femme ne peut en aucun cas être réduite à la reproduction biologique de la société, pas plus que l’homme en tant que sexe d’ailleurs. En ce sens, l’homme générique, le genre humain lutte pour une reconnaissance générale de son être et de ses droits sociaux.

 

Mais son rôle maternel est une évidence tant sur le plan biologique, génétique que culturel et social.

 

La richesse de ce rôle dans l’histoire du travail, de l’activité et de l’humanité, de l’être social, est un acquis sur lequel construire un futur où le rôle reproducteur sera constitué au sens large, général de l’humain, de la société, sous tous ses aspects, dans tourte la diversité et la multitude des activités humaines présentes et à venir, et par tous les individus quel que soit leur sexe.

 

Quand le temps des « grands hommes », homme au sens sexuel sera révolu, celui des grandes femmes aussi, et tous nous aurons échappé au culte de la personne pour celui (non mystifié, donc différent d’un culte) de l’amour des personnes en tant qu’individus et en tant qu’être social et de ce qu’elles portent mutuellement dans l’apaisement des douleurs par le développement de l’activité, de la pensée, du bonheur d’une activité libre et créatrice.

 

Poser la question d’une vision rationnelle et non dogmatique de l’humain, c’est commencer à répondre aux intégrismes, qui somme toute ne sont qu’une version au paroxysme de la dichotomie corps-esprit mis à la sauce politique que ce soit du côté des dominants ou des dominés, dans leur rôle de frères ennemis redoutables et destructeurs.

 

S’il y a lieu d’user du terme « âme », que ce soit au moins en terme et effet constructeur d’une société de partage et de coopération, en attendant une humanité consciente d’un acte universel, rationnel et sentimental à la fois, en tant que constitué et constituant de l’histoire humaine propre dans son processus passé et futur, son mouvement de préhension progressive de son univers saisissable.

 

Le mysticisme « révolutionnaire » est tout aussi destructeur que le conservatisme répressif.

 

Le mysticisme « révolutionnaire », c’est une maladie infantile dans la volonté de créer un autre mode de produire et d’échanger qui est nécessaire mais qui trouve là un obstacle à cet autre en santé. C’est la négation de l’état présent des choses qui n’arrive pas à déboucher sur la négation de la négation, c'est-à-dire le saut-continuité du développement en santé du processus humain.

 

Pierre Assante, lundi 26 décembre 2016

 

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