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2 avril 2018 1 02 /04 /avril /2018 08:19

 

SUR LA CRITIQUE des théories de Bernard FRIOT dans la LETTRE du Réseau d’Action Promouvoir Securiser L’Emploi (RAPSE).

Lien sur la lettre en note en bas du texte

 

Lorsqu’on constate que l’état social d’un pays, d’une communauté humaine en général ne reconnait pas les composantes d’une population et que par contre elle sur-reconnait une ou des composantes d’une population

1) Dans leur rôle social

2) Dans les revenus nécessaires correspondant à leur rôle social,

Il y a signe de grand déséquilibre qui menace le bon fonctionnement de la communauté humaine et donc la vie de tous ses membres. C’est le départ des propositions de Bernard Friot il me semble.

Le mouvement de la société, comme tout mouvement est fait de déséquilibres quelquefois trop forts et de tendance au rééquilibrage permanent quand il est en bonne santé, s’il tend à la meilleure santé permanente, ce qui n’est pas le cas dans la crise de la société humaine mondiale aujourd’hui.

 

Mais cette reconnaissance ne peut partir d’un montage moral, d’une appréciation empirique d’une situation de justice à construire et de besoins humains à satisfaire. C’est ce concept empirique d’une situation de justice sociale à construire qui a marqué les limites de la révolution française et la limite de Robespierre et des Jacobins.

Et il ne pouvait en être autrement à partir du moment où la construction d’une nouveau mode de production et d’échange était pris en main par une seule classe dont l’existence repose sur l’accumulation du capital et non les besoins humains in fine. Et c’était aussi les limites de l’état des forces productives et des superstructures juridiques, idéologiques, culturelles, y correspondant, avec des marges diverses à l’intérieur de ce mouvement

 

La base de la société est ses capacités à produire les biens nécessaires à sa vie. La base c’est la production et la production dans les conditions historiques du moment, et leur mouvement.

Il n’y a pas de transformation révolutionnaire qui ne parte du réel à transformer.

Une construction juridico-morale aussi idéale soit-elle qui ne parte pas de la réalité, de la production réelle telle qu’elle existe pour la transformer, détourne les forces sociales de transformation de la possibilité de transformation et de l’action transformatrice révolutionnaire.

C’est ce que l’on peut reprocher à Friot, quelles que soient son idéal idéel et ses bonnes intentions pratiques.

 

Après, y a-t-il ceux qui ont raison et ceux qui ont tort ? Non, il y a ceux qui imaginent, construisent à partir d’une utopie opérationnelle et ceux qui imaginent et dé-construisent à partir d’une utopie qui dé-adhère de la réalité, ce que fait toute pensée créatrice, mais sont incapable  d’une ré-adhérence opérationnelle avec cette réalité du moment à transformer.

 

Dé-adhérer à la réalité du capitalisme monopoliste mondialisé numériquement informationnalisé et globalement financiarisé,  pour la transformer en santé ne peut ne pas mettre au centre de sa formation et de son action transformatrice la transformation du système et de ses institutions et qui orientent le mouvement de ce capital, qui organise le travail local et mondial en fonction de l’accumulation du capital et de son taux de profit, et qui nie ainsi la reconnaissance morale et du revenu de ceux qui produisent les biens nécessaires à la vie humaine.

Il y a chez Friot un non aboutissement de sa volonté de reconnaissance par ignorance des « mécanismes » du capitalisme et de son développement moderne ; une méconnaissance relative de la réalité économique qui induit une méconnaissance des transformations à y apporter, et du processus de transformation progressif mais radical à entamer puis à poursuivre pour lui rendre santé et rendre santé à la société et la personne dans la société. Cela ne veut pas dire qu’il soit ignorant de tout, mais qu’il n’a pas de culture marxiste économique propre à parvenir jusqu’à ce point. C’est ce que j’affirme ayant lu des livres de Bernard, et ayant écouté une de ses conférences, et des conférences de ses amis, intéressantes d’ailleurs. C’est finalement assez banal, courant, dans une société d’idéologie dominante du capital monopoliste mondial. Il est difficile de s’en préserver et cela demande de remettre en cause sans cesse la réflexion et l’action pour la réorienter en santé.

 

Du vol de bois à la découverte des phénomènes de suraccumulation du capital, Marx part des conditions possibles de reproduction de la vie humaine, de la vie sociale, de l’être social complexe que nous sommes et donc des individus qui composent la société. Et c’est la production, les conditions de production, de son organisation sociale, qui est au centre de son analyse et de ses propositions, ce que nous continuons à faire dans la commission économique du PCF dans les conditions du mouvement actuel de la production lié au mouvement actuel de la société, du local et du particulier au global, dans sa diversité et sa complexité.

Démontrer que la politique de Macron ne répond pas aux transformation du monde, des techniques de production, des cultures et des droits du travail, mais répond à la crise du capital par un abaissement des conditions de vie du travailleur et de la population, n’est pas une mince affaire. Friot ne nous y aide pas. Expliquer les mécanismes de la production de plus-value dans notre monde de société et un mode de production de main d’œuvre et de numérisation et automatisation combiné, dominé par le capital et son accumulation dévalorisation, ça oui, sa aide.

Il y a chez Bernard Friot et certes chez chacun de nous un fond de romantisme révolutionnaire hérité de la révolution français et de son contenu de classe de l’époque qui formait son idéal, et ses limites d’émancipation générales.

Il faut sans cesse à l’ingénieur revenir à  la science pour construire un pont, parce qu’il y à la fois l’usage auquel doit servir ce pont particulier et les conditions scientifiques de sa réalisation. Pour une société c’est pareil, et l’envie de pont n’est pas la moindre des conditions pour le réaliser…

 

Des revenus ne partant pas des conditions actuelles de création des richesses pour les transformer, de la création de la production de la masse de la plus-value pour l’utiliser autrement et orienter les progrès de la productivité vers les besoins humains, et donc d’une transformation de la plus-value en surproduit d’usage en santé, c’est laisser la production de la plus-value en l’état, c’est donner au capital et les destructions qu’il entraîne le moyen de s’adapter à la révolution numérique au détriment de la vie des travailleurs et des populations. La proposition telle quelle de toutes les formes de revenu universel est déconnectée des capacités productives et donc des capacités de répondre aux besoins de la personne et de l’humanité. C’est aussi laisser libre court à la politique hyperlibérale de Macron et lui donner les moyens de s’opposer à la mobilisation des salariés contre la destruction des services publics et contre la régression de leurs conditions de travail et de vie. C'est aussi un frein, pour le moins, à une qualité nécessaire de la production correspondant aux besoins humains.

 

Bonne fin de fêtes de Pâques !

Pierre Assante, Lundi 2 avril 2018

 

Note :  http://pierreassante.fr/dossier/lettre_rapse_N_148-1.pdf

 

QUELQUES RECUEILS ET LIENS de ce blog sur ce lien :

http://pierre.assante.over-blog.com/2018/01/pollution.html

 

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