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20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 09:25

DEMOUSTIER.jpgLa "réSolution" *. LETTRES à Emilie…...et lettres à....

 

De 1786 à 1798, Demoustier écrivit « Lettres à Emilie sur la mythologie » (1). Il mettait dans cet enseignement toute la générosité, l’humour et la douceur (2) d’un monde ou les convulsions n’avaient pas atteint l’ampleur du notre.

Malgré les drames de la Révolution Française qui précédaient ou entouraient d’assez près ces écrits, ou plus tard les massacres de la Commune , pour ne citer que ces affrontements de classe-là, l’environnement de l’écrivain de ces siècles (XVIII° et XIX°) gardait, en lente évolution, transposés dans le milieu savant, intellectuel, cette continuité et ce conservatisme de la paysannerie traditionnelle et traditionnaliste séculaire, dans le "bien" et dans le "mal", que l’industrialisation capitaliste n’avait pas encore terrassés.

Ce qui constituait une contradiction dont nos convulsions actuelles semblent témoigner d’un processus de tentative de résolution à la fois subie et inconsciente, active et consciente.

 

La formule de la lettre à une personne et ouverte à tous, contient à la fois l’intimité de l’échange et la vérité du rapport humain de la particularité, cependant quelque peu faussées.

Elle peut aussi glisser vers la condescendance car enseigner à d’autres autrement que dans le cadre de la transmission nécessaire et officielle de la société à la jeunesse ou de la « formation permanente », place le transmetteur en situation de domination stérilisante si cet échange est à sens unique.

 

De plus, si la mythologie n’est pas figée, car son interprétation suit le mouvement, le processus des connaissances, elle peut mieux supporter une certaine rigidité d’enseignement, et un dogmatisme millénaire plus ou moins dépassé qu’elle a subi, que l’expression d’une opinion sur un sujet essentiellement présent et brûlant, même si tout sujet est sujet d’histoire à courte et longue durées fertilement mêlées.

 

Ces lettres, c’est pourtant ce que contient en grande partie mon blog, car adressées ou non, c’est à une opinion lue ou entendue d’une personne souvent connue en tant qu’individu concret, non que je répondais, mais avec qui je dialogue ou j’imagine dialoguer, non à son issue ni en polémiquant, mais en conversation intérieure retranscrite, ce qui ne peut être clair en termes d’intention pour la personne ou les idées qu’elle a émises et que j’ai reçues,  évidemment .

 

Mais à la « publication », cela peut s’éclaircir, peut-être

 

Pour ce qui est de l’actif, le conscient, la lettre ne peut être que pédante et les miennes le sont, mais cette propension au pédantisme annule-t-elle toute qualité d’échange qui se voudrait savant par nécessité, mais aussi sans doute naïves mais peut-être utiles. C’est la question du parler ou du mutisme, c'est-à-dire de l’agir et de ses erreurs et de l’observer en silence prudent, de la médiatisation plus ou moins intime et des vagues minuscules ou énormes auxquelles elle peut se mêler. En ce qui concerne « l’actif » la comédie populaire moyenâgeuse devait être « ainsi ».

 

J’ai adressé aussi des lettres à Augustin, à Marx, à Schubert, à Simone Weil, à Salvien de Marseille... avec une envie  prégnante de pouvoir les adresser à ces personnes vivantes.

 

C’est « ainsi » que l’effroi du bain idéologique dominant dans lequel je baigne moi-même comme un chacun,  m’a fait adresser aussi ces mots à une amie d’ici et de maintenant, sur le moralisme ambiant et l’économisme aveuglant.

 

« Chère A…..

Ce qui arrive sur notre table pour manger, pour nous et nos enfants, dans notre maison pour s’abriter, se protéger et penser, dans notre cité pour vivre tout ce que nous vivons d’humain dans nos cerveaux et nos muscles, n’existerait pas sans l’économie.

Ce n’est pas l’économie qui est mauvaise en soi, c’est un type de politique économique.

Lorsque morale et économie  divorcent, c’est que la politique économique doit être modifiée, améliorée, transformée.

Opposer économie et morale, c’est  couper la vie en deux, c’est la décapiter.

Si la Grèce est en crise, si les banques la mettent à mal, c’est que la politique économique est mauvaise en Grèce et en Europe.

Ce n’est pas seulement de soutien moral que la Grèce a besoin, c’est d’une autre politique économique, et cette politique économique ne tombera pas du ciel, mais viendra de l’initiative humaine, sa réflexion et son action, dans toute l’Europe, car nous avons besoin, comme la Grèce, d’une autre politique économique.

Certains se sont déjà préoccupés d’une politique économique nouvelle possible. De quelle nouvelle économie politique avons-nous besoin ? Il n’est rien de plus moral que de s’y intéresser, ce qui n’a rien à voir ni avec le « moralisme » ni avec « l’économisme » ou « l’économicisme », dans la mesure où nous voulons mettre en harmonie nos besoins vitaux et notre morale, dans le mouvement de l’humanité.

Parler de moralisme et d’économisme, c’est faire de la morale et de l’économie des activités coupées entre elles,  fonctionnant hors sol, comme ces tomates sans goût qui nous nourrissent très peu, je crois….

Bises à…...

Pierrot, le 17 février 2015 »

 

La vieillesse et « l’assurance » des incertitudes me donnent plus « d’assurance » et de témérité intellectuelle, aventureuse, individuelle, ce qui n’est pas sans danger ni pour moi ni pour la société et mes rapports avec elle, la société.

 

Pierre Assante, Vendredi 20 février 2015

 

* Dans le mouvement de la société, la réSolution, au sens de résoudre, n'est-elle pas le dépassement d'une entrave dans le mouvement des forces contradictoires, une ouverture nouvelle au processus humain en santé ? La réSolution n'est-elle pas la réVolution achevée, repartant vers un moment nouveau de progrès humain ?

 

(1) Couverture du livre de la bibliothèque de mon père en illustration.

les Lettres à Emilie sont des lettres à une Femme dans une intimité particulière. Mes lettres sont le plus souvent des lettres à des amis, simplement, sur la réSolution qui nous concerne tous et chacun, notre rapport singulier à cette réSolution et entre chacun de nous, Vous et Moi. Manquent-elles en cela d'humanité ? Oui, un peu, par leur retenue, malgré leur impudeur, elles ont quelque chose d'artificiel, apparemment...

Mes lettres sont souvent des lettres à des amis, simplement, que je ne nomme pas ni implicitement ni explicitement si j'ai peur de leur désaccord légitime à respecter si telle est leur volonté d'anonymat, ou du moins si je la suppose. Et quelquefois mes lettres sont des lettres à mes semblables de l'autre rive, de l'effort du "non commun", avec lesquels je ne partage pas d'amitié, et que je nomme précisément pour situer les rives "adverses" dans le mouvement de rencontre et de discorde des pensées.

 

(2) Par exemple, et "conformément" à son temps, dans le rapport aux femmes exprimé dans cet ouvrage, il y a contradictoirement et donc à la fois, l'amour et le respect de la Femme et une "gentille misogynie" comme on dit aujourd'hui. Notre temps par contre est généralement plus cynique, au sens populaire du mot.

 

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