CHANSONS PEDAGOGIQUES
Ces chansons ont été composées et enseignées aux enfants de l’école communale marseillaise de la Rue François Moisson vers 1919 par un instituteur socialiste du nom de Vielmas.
C’était l’instituteur de mon père, et mon père m’a retranscrit de mémoire ce document d’histoire qui succédait de peu à la guerre de 14-18.
Mon père était fils d’un marin puis docker, issu de l’immigration italienne (de Procida, vers 1860, mon arrière grand père était capitaine de grand cabotage avec son voilier installé à Marseille)…. et politiquement des grandes grèves de 1904 et 1907 ; et d’une mère marseillaise de trois siècles, famille vaudoise arrivée d’Embrun pendant des guerres de religion, ainsi le disait la légende familiale.
Mon arrière grand mère ne parlait quasiment qu’en occitan de Marseille au point que mon père, se réveillant d’un coma à la suite d’une hémorragie cérébrale dans sa vieillesse, ne connaissait plus pendant un temps que sa langue d’enfance, ce marseillais-là. Mais ceci est une autre histoire…écrite par lui-même qu’il serait intéressant de conter….
La famille de ma mère arrivait des Baléares avec aussi de beaux moments d’histoire à raconter. Comme dans beaucoup de familles qui ont pérégriné au fil des évènements politiques ou économiques ou les deux….
Ces chansons, que l’on trouvera sans doute naïves témoignaient d’une volonté de renouveau de paix et de progrès. Resituées dans leur contexte, et malgré leurs limites politico-historiques elles sont porteuses d’une autre construction sociale qui nous interpelle aujourd’hui.
Sur ces limites, on peut souligner une autre correspondance avec aujourd’hui. Une gauche molle qui ne s’attaque pas à un système en putréfaction qui provoque une crise, peut faire, comme il fut un temps, le chancelier allemand de droite, Oskar Hindenburg, le lit d’une forme moderne, inédite, de fascisme. Le programme du conseil National de la Résistance est né d’une réaction contre une gauche molle cédant aux intérêts du capital. Il y a donc lieu de réagir pour prévenir de telles épreuves. Et on ne mène pas une guerre contre le capital et pour une autre construction sociale sans théorie révolutionnaire et sans engagements et mesures fermes. D'autant que les contradictions ont pris l'ampleur du décalage en expansion entre ce que sont devenues aujourd'hui les forces productives et le mode de production qui ne répond plus à leurs besoins de développement.
Si le processus réactionnaire actuel n'etait pas bloqué par une action ouvrant la voie à un changement réel (pas "tout changer pour que rien ne change" du Guépard), nous pourrions hélas affirmer, à l'instar de Karl Kraus "il n'y a plus rien à dire de......". Mais nous n'en sommes pas là, malgré la situation ahurrissante que nous vivons....
2 Chansons :
http://www.pierreassante.fr/dossier/chanson_VIELMAS_1.pdf
http://www.pierreassante.fr/dossier/chanson_VIELMAS_2.pdf
Ces documents ont été écrits à la main par mon père, sans doute sont-ils plus lisibles imprimés.