Cet Article est une brève réflexion en 2 points :
A) Développement inégal et capitalisme.
B) Euro, crise de suraccumulation du capital et solutions.
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D’Italie, Assisi, cité de Francesco, j'entends l’écho de l’affront ressenti par les pays de la Méditerranée de la part des gouvernements des pays de l’Europe du Nord.
Ceci évoque la nécessité d’un nouveau « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme » mis à jour dans la situation d’aujourd’hui : la mondialisation capitaliste informationnalisée, généralisée.
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A) Et peut-être devrions nous revenir un peu sur l’histoire de la mondialisation, de la Grèce et la Méditerranée antique par exemple, en passant par la « conquête » de l’Amérique, l’imprimerie, les techniques de la Renaissance et les prémices du capitalisme, jusqu’à notre temps, la mondialisation capitaliste informationnalisée avec ses techniques, la communication internet entre autre, ses institutions politiques et financières « doublement harmonisées » dans le sens de l’échange en capital productif (de profit autonome des besoins humains) et en dernier ressort dans la complexité et l’alea des processus, ses moyens de production et d’échange etc. dans la diversité des développements inégaux.
Des journalistes des grands médias italiens découvrent comiquement l’Italie « grecque » et l’Italie « romaine », et en particulier que le % du PIB de l’Italie du sud avoisine celui de la Grèce. Ils semblent n’avoir rien compris à cette réalité :
- La pesanteur d’une grande civilisation ne favorise pas une « adaptation » à un nouveau mode de production né dans des circonstances différentes.
- Les « retards » pris sont un handicap de longue durée, séculaire, car le capital s’investit d’abord dans ses « zones » de premier développement où il trouve les meilleures conditions de poursuite de développement et de profit, puis dans les zones de main d’œuvre la plus rentable, ce qui a été le « pari » de la Chine par exemple, qui a utilisé ces lois de l’investissement du capital.
Le « Midi » méditerranéen français a eu la chance d’hériter partiellement mais fortement du développement du capitalisme de l’Europe du nord à travers la révolution française qui est un événement humain de l’importance de la révolution athénienne et des constitutions de Solon et Clisthène, même si l’une et l’autre révolution avaient leur limite de classe, la française ayant aussi bénéficié ensuite du développement du mouvement ouvrier et une longue intervention de l’homme producteur au niveau national et international.
Tout ce qui s’est passé en France, est marqué par ce passé, et le rôle parisien en particulier (sans en faire un jugement hiérarchique) des classes sociales dominantes comme subalternes, politiquement, géographiquement et économiquement en témoignent. Les « régionalistes » conséquents (dont j’espère faire partie… ?) devraient s’en rappeler et en tenir compte dans leur revendications particulières.
Aussi tout en reconnaissant le rôle des gouvernements des pays du Nord dans l’aggravation de la crise européenne au même titre encore plus grand du rôle de l’impérialisme dominant des E.U et la mise en subalternité des pays de la Méditerranée, opposer leurs peuples c’est diviser la lutte pour une issue à la crise du capitalisme, qui est autre chose de plus qu’une question géographique et de « bien et de mal » et de plus aussi que la crise des maillons faibles, fussent-ils des indicateurs historiques d’importance, la Grèce entre autre.
Certes, une réforme du système monétaire européen basée sur l’égalité entre composants de l’Europe et tenant compte du développement inégal est indispensable. Mais il ne faut pas oublier que le rôle du DOLLAR est double : celui de l’Euro en tant que création hors sol en tant que monnaie internationale, et celui national en tant que monnaie nationale, cumulant ainsi la contradiction de l’euro et sa propre contradiction de domination et de limite dans l’outil d’échange nécessaire au développement solidaire des besoins humains dans leur variétés et complexités évidentes.
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B) Une réforme du système monétaire est indissoluble d’une réforme économique radicale et progressive. Sortir de la loi de suraccumulation du capital, qui est au cœur de la crise, par une réorientation du crédit et des investissements en est l’outil : c’est aussi l’outil d’une sortie radicale et progressive du système capitaliste à la fois avancé et obsolète.
Sortir de l’Europe, qui est devenue aujourd’hui un espace pertinent de production et d’échange dans la mondialisation, c’est comme demander à un enfant en croissance de redevenir plus petit. En même temps vouloir effacer les éléments historiques de cette croissance, nations, cités etc. et leur entité constituée et en mouvement, c’est comme vouloir effacer les organes du corps.
Certes, la métaphore a ses limites, mais sa symbolique me semble tout à fait juste à condition de ne pas en rester au corps mais d’arriver jusqu’au concept de société mondialisée et informationnalisée qui est notre réalité de vie quotidienne et sur laquelle poursuivre un processus en santé par des choix correspondant au développement des besoins humains en santé.
Ce n’est pas la mondialisation qui est en cause, mais la mondialisation capitaliste qui s’oppose à la coopération et aux solidarités générales et particulières.
Opposer mentalités et développements de la Méditerranée et du « continent », du sud et du nord c’est leur attribuer une mentalité naturelle mythique, c’est ignorer l’histoire des pesanteurs historiques, entre autre de la méditerranée et de l’Europe dans le processus mondial, opposer nord et sud c’est affaiblir la solidarité anticapitaliste et de construction radicale, progressive, coopérative : solidaire « physiquement et moralement » dans le mouvement commun…..
Pierre Assante, Assisi,1er août 2015
Ecrit rapidement et sur un petit écran, pour répondre à des arguments du moment, cet article contient sans doute des fautes...
Merci de me les signaler éventuellement,si le coeur vous en dit.
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(1) Voir sur ce blog l'article " La bataille de classe moderne s'est déplacée " , par Frédéric BOCCARA, Yves DIMICOLI, Denis DURAND