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7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 13:50

TRAVAIL ET MODE DE PRODUCTION ET CRISE FINANCIERE

 

L’erreur, c’est de transposer comme un calque à la société humaine les instincts de domination, de faire de l’héritage animal le modèle des rapports sociaux.

 

Les rapports sociaux découlent en dernière instance du mode de production. Ils sont le mode de production et le mode de production est les rapports sociaux.

 

Par exemple, si nous prenons le colonialisme. La raison du colonialisme, ce n’est pas l’instinct de domination qui le détermine en dernière instance, mais un besoin du mode de production capitaliste en financement, à un certain stade de son développement pour vivre, et celui des humains dans ce mode de production.

 

Il en est de même de tous les autres phénomènes que nous considérons à juste titre comme inhumains parce qu’il ne répondent pas à notre aspiration à un mode d’existence supérieur de l’humanité par rapport au mode existant.

 

Il y a conjonction entre l’aspiration à un mode d’existence humaine supérieur et l’obsolescence d’un type de domination qu’est le colonialisme et les sentiments contradictoires qui lui sont lié et les actions politiques qui en découlent. De même pour le néo colonialisme, ou l’oppression sexiste, ou le refus d’une augmentation de ressources sous la forme du salaire, ou de temps de vivre sous la forme de congé etc…

 

Cela ne veut pas dire que les modes de production devaient passer inévitablement par l’histoire telle que nous la connaissons jusqu’à ce jour,  mais que l’histoire, telle qu’elle s’est « déroulée » influence inévitablement les devenirs possibles.

 

Ainsi la multitude des réactions contre le capitalisme qui ont chacune leur « rôle » ne peuvent aboutir à l’abolition des antagonismes qu’il suscite et des blocages à l’évolution humaine qu’il constitue, si elles n’aboutissent pas à la construction d’un autre mode de production qui résolve ces contradictions, dans un processus ininterrompu qui porte sans cesse plus loin et plus rapidement l’espèce humaine dans sa fonction de conscience de la nature sur elle-même.

 

La première conscience à acquérir dans le mouvement actuel de la société, qui est celle de l’affranchissement du mode capitaliste, donc de l’affranchissement (pas l’élimination !) de l’activité productrice, c’est bien la conscience des « mécanismes » nécessaires au mode de production capitaliste, leur obsolescence et le contenu de l’utopie opérationnelle pouvant s’y substituer dans ce processus.

 

Cela passe par l’observation de la crise « financière » actuelle, de son exposé, de sa dénonciation, mais en dernier ressort des « mécanismes » qui la suscitent. Sinon, nous en resterons au stade de la dénonciation et de l’impuissance à y remédier. La crise financière n’est pas responsable de la crise économique, la crise économique est responsable de l’appauvrissement relatif et général de la planète (qui conduisent à ne plus pouvoir payer son habitation et le reste), et l’épuisement du mode de production avec ses « mécanismes » c’est la crise économique.

 

La baisse tendancielle du taux de profit découle de la part de plus en plus importante du capital constant dans le capital, des investissements en « travail cristallisé ». Lesquels a un moment, en s’opposant au taux de profit, s’opposent au développement des forces productives, et en conséquence au développement de l’humanité dans tous les domaines. La masse des profits, si elle progresse par l’augmentation de masse de la production qui s’oppose à la baisse tendancielle du taux de profit sur une marchandise, rencontre inévitablement un point de blocage qui pose l’impératif de la transformation du mode de production, de la référence aux besoins humain en opposition à la mesure de la quantité de valeur dans les échanges.

 

N’était-ce l’entêtement de la classe dominante, le processus qui consiste à dépasser les contradictions du mode de production pouvait demander quelques générations et se produire « en douceur ». Mais une classe dominante ne renonce pas ainsi à sa domination tant que l’impossibilité accomplie du mode de production du moment ne devient pas évidente à la classe dominée dans ses manifestations sur sa vie quotidienne. Encore faut-il que cette évidence se transforme en action de la classe dominée. La classe dominante actuelle possède des moyens techniques de stérilisation du processus de conscience immenses, comme jamais aucune classe dominante n’en a possédé, et elle possède évidemment aussi les capacités de les utiliser.

 

Ainsi le frein opposé au dépassement du capitalisme qui s’est manifesté dans toute l’histoire du XX° siècle jusqu’à aujourd’hui nous amène sans doute à la nécessité d’une transformation rapide dans des convulsions violentes. Ceux qui vivent dans les pays industrialisés avancés où règne une démocratie restreinte mais réelle n’en ont pas encore conscience. Mais ceux qui ont souffert des guerres régionales, par exemple, ont subi et subissent de plus en plus ces convulsions. Entre autre, l’étouffement des mouvements démocratiques et sains n’a fait que créer les conditions de mouvements manipulables un certain temps puis incontrôlables par une démocratie restreinte, et les conséquences d’entrée globale en incohérence avec laquelle le capital croit pouvoir cohabiter et coopérer à son profit.

 

Les contradiction du mode de production portant, comme son nom l’indique sur la production des moyens matériels et moraux de subsistance de l’humanité et leur développement, la transformation du mode de production ne peut porter, en dernière instance, que sur l’organisation de l’activité productrice, donc pour nous, de l’organisation du travail, la démocratisation de l’organisation du travail contre son organisation « monarchique » d’entreprise, substituant la mesure des besoins effectifs des échangeurs dans la personne de l’ensemble des individus humains, la personne humaine, à celle actuelle de la MESURE QUANTITATIVE DE LA valeur d’échange, du prix, et de sa base, le temps de travail, obsolète.

 

Bien sûr imaginer ce processus demande autre chose que l’apprentissage des recettes de la culture d’entreprise qui imbibe l’équipe dirigeante Sarkozy et toute la société. C’est là toute la question de la créativité humaine qui jusqu’à ce jour a mené l’humain du stade animal au stade conscient. La réduction de la transmission de l’accumulation, de la reproduction et de l’élargissement continu des savoirs, réduits aux besoins de la culture d’entreprise peut nous être mortel. Mais si nous le savons, c’est le début de la solution…. !

 

Pierre Assante, 16 septembre 2008

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QUELQUES RECUEILS ET LIENS :

 * Version AUGMENTEE de « PHILO », Le corps, Choix de 11 articles philosophiques  extraits du blog avec dates : ici

http://pierreassante.fr/dossier/LE_CORPS_Receuil_Copie_AUGMENTEE.pdf

*JOURNAL juillet-août 2017  : ici

http://pierreassante.fr/dossier/JOURNAL_juillet_aout_2017.pdf

*Essai sur LA PENSEE MARX : ici

http://pierre.assante.over-blog.com/2017/02/la-pensee-marx-i-ii-iii-iv.html

*Site de la Revue Economie et Politique : http://www.economie-politique.org/

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