Les nouvelles générations n'ont pas connu, en général, sauf pour les jeunes qui se sont intéressés à l'histoire du mouvement ouvrier, les débats qu'ont connus les social-démocraties nationales et internationale autour des années 1900...., réflexion sur le Conseil National du PCF des 8 et 9 avril 2011 et texte de la résolution plus bas
Les grandes interventions de Jaurès, Guesde, Lénine et bien d'autres personnalités de ce mouvement en sont des exemples. Le blog de René Merle en donne de nombreuses.
Les conditions d'aujourd'hui semblent nous amener à reprendre ce débat qui précéda la guerre de 1914, guerre qui influa la suite des évènements et en particulier l'orientation et les divisions du mouvement ouvrier à partir d’un élément déterminant, son indépendance ou non vis à vis de l'impérialisme capitaliste dont les contraintes pesaient et pèsent encore évidemment sur toute la société.
La crise structurelle, son approfondissement et son accélération est la raison de ce débat dans la recherche de solutions, d'action, de rassemblement.
Nous sommes passés de la pensée unique (qui n'était pas unique mais formatée socialement dans son expression générale en ce sens) à la pensée dissoute. C'est une nouvelle cohérence et une orientation que ce débat recherche. Il semble aussi qu'il faille pour les nouvelles générations passer par cette nouvelle expérience et ce débat pour rejoindre cette cohérence. Ainsi il nous faut sans cesse apprendre et réapprendre de l'expérience.
Cette tendance à la cohérence ne trouvera son plein épanouissement que par la recherche de la mise en commun des forces humaines dans la production nécessaire à sa survie et à son développement qui est, passant par un autre moyen de produire et d'échanger, le développement de la conscience de la nature sur elle-même : l'humanité dans la personne humaine et dans l'espèce humaine. Cette recherche a besoin d’un « interprète conscient du processus inconscient » (Citations de F.Engels). Cela s’appelle un parti. Nous l’avons. A nous qu’il traverse cette période de renouvellement sans sombrer (ce n'est ni ne fut jamais facile ni parfait, quoi d’étonnant).
Cette mise en commun, c'est le communisme. Je donne ci-dessous un texte du PCF dans ce moment de débat et de grande confusion atteint par la société française et mondiale en crise dans laquelle nous nageons. Mon souci étant d'informer d'un processus et ma préoccupation est que ce processus aille dans le sens de cet objectif, le communisme, un communisme non pas esthétique, mais un communisme concret tel que défini précédemment à partir de la transformation du mode de production, et les moyens matériels et moraux pour atteindre cet objectif.
Ce texte est un instant du processus. Il comporte des dangers et des ouvertures. Les dangers tiennent, à mon avis au contenu de l’ouverture qui ne précise pas assez les conditions du rassemblement (c’est mon point de vue). La candidature communiste est plus claire en ce sens, bien qu’elle-même ait à préciser et les conditions du rassemblement à court terme et les voies possibles à expérimenter à long terme.
Le rapport de forces sur le choix des candidatures sera déterminant dans le débat pour le contenu des candidatures aux présidentielles comme aux législatives. Il ne s’agit donc pas de « laisser les choses aller comme elles vont », mais de choisir, de décider des orientations comme des compromis nécessaires allant dans le sens de ces orientations. La présence du PCF et sa visibilité sont nécessaires ; le texte semble en donner quelques éléments de garantie, mais ce n’est qu’un texte. Un rapport de force démocratique ce n’est pas la guerre, c’est la confrontation et la coopération tout à la fois.
Pour ma part le rapport à l’analyse sur les questions économiques et celui de la commission économique du PCF donne une certaine mesure du contenu possible du rassemblement et du compromis.
Pierre Assante, 11 avril 2011
J'ai choisi ces illustrations : Jaurès et l'Humanité, Lénine copie du manuscrit de "Lettres de loin" *(donnée sur ce blog), appel de Pierre Laurent PGE, Denis Durand auteur d'"un autre crédit estt possible" membre de la Coméco et signataire de l'appel pour la candidature d'André Chassaigne (c'est aussi mon cas).
PCF, Conseil national des 8 et 9 avril 2011 :
Résolution adoptée
Vote : Pour 87 Contre 30 Abstentions 9
9 avril 2011
Le Conseil national s’est réuni les 8 et 9 avril. Il a tiré le bilan des élections cantonales. Compte tenu du niveau de l’abstention, les résultats de ces élections ne peuvent conduire à des projections hâtives sur les futures échéances politiques. Les grands traits de la situation qui en découlent sont cependant clairs : notre pays est plongé dans une crise et une instabilité politiques inédites, qui appellent des réponses alternatives fortes à gauche. Faute de cela, les dérives droitières, voire d’extrême-droite, risquent de s’accélérer.
Dans cet objectif, les bons résultats du Front de gauche nous incitent a poursuivre la démarche engagée avec nos partenaires pour crédibiliser un chemin pour sortir la France de la crise et réussir le changement.
Nous vivons, depuis 2008 et la crise financière mondiale, une situation politique exceptionnelle : Nicolas Sarkozy n’a fait qu’enfoncer la France dans cette crise et a fragilisé l’économie nationale en sacrifiant la production des richesses aux intérêts du capitalisme financier. Notre peuple souffre mais n’a pas renoncé à l’espoir : les résistances continuent d’être massives et multiformes. A l’échelle européenne, le pacte de l’euro + constitue une machine de guerre contre les travailleurs, les services publics et la souveraineté des Etats. Au plan international, Sarkozy engage notre pays dans des aventures guerrières, contraires au rôle positif que pourrait jouer notre pays.
Comment ouvrir dans cette situation le chemin d’une alternative avec nos concitoyens ?
C’est à cela qu’il convient de consacrer toute notre énergie et notre créativité politique.
Alors que la gauche n’apparaît pas capable de s’unir sur la politique de changement attendue par les Français, le Front de gauche est pour nous la meilleure chance de relancer la gauche et de contribuer à son rassemblement pour gagner une majorité de gauche à la hauteur de ces attentes.
Dans le contexte des échéances de 2012, le Conseil national identifie deux conditions de la réussite :
La première est que se conclue entre toutes les forces actuelles du Front de gauche un accord à la hauteur des défis posés par la situation politique actuelle,un accord qui permette à chacune, et toutes ensemble, de s’engager pleinement dans la bataille, où chacun soit respecté et où le Parti communiste tienne toute sa place.
Après l’adresse aux communistes adoptée en janvier, la délégation du PCF a acté avec nos partenaires un texte portant sur notre ambition politique. Des discussions sont aussi engagées sur le programme partagé et sont résumées dans un document de travail provisoire. Ces textes sont soumis à l’appréciation des communistes et doivent être enrichis, évalués puis validés par la Conférence Nationale. Nos ambitions pour les élections législatives sont également partie intégrante des choix que nous voulons arrêter en juin sur les échéances de 2012 et sont elles aussi débattues nationalement. Elle doivent se poursuivre en intensifiant les échanges avec les fédérations, avec les communistes dans les circonscriptions, et ouvrir dès maintenant le débat sur les candidatures en plaçant la parité des candidatures titulaires ainsi que l’ouverture au monde du travail et aux forces citoyennes engagées à nos côtés au cœur de nos objectifs.
La deuxième condition de la réalisation de notre ambition politique est que le Parti communiste investisse pleinement la démarche du Front de Gauche, avec toute l’énergie, l’esprit d’initiative et de rassemblement dont il est capable, comme viennent encore de le montrer les cantonales, après la bataille des retraites et bien d’autres avant.
Nous devons ambitionner une campagne du Front de Gauche 2012 qui mette au cœur du débat politique les choix de la future majorité législative pour battre la droite et l’extrême droite et sortir la France de la crise. Nous pouvons mener une campagne qui s’appuie sur des centaines de candidat-es qui portent l’objectif d’ouvrir les portes du pouvoir au peuple pour en faire l’acteur du changement : 1200 voix pour porter nos objectifs de transformation sociale et exprimer la diversité et la force collective de notre rassemblement. L’objectif essentiel sera d’aboutir à un groupe du front de gauche où la composante communiste sera renforcée pour mieux répondre aux attentes de la population.
Dans cet objectif, le Conseil national verse au débat des communistes les propositions suivantes :
1) Construire des fronts autour des grandes urgences sociales : la lutte contre la précarité, pour le logement, l’école, la santé, les transports, l’égalité femmes hommes, contre les discriminations. Nous proposons en particulier un front contre la vie chère, pour l’augmentation des salaires, des retraites et des minima sociaux ; autour de grandes réformes sans lesquelles le changement sera impossible : maîtrise publique bancaire, renouveau industriel et technologique, construction d’une 6ème République, planification écologique. Nous proposons notamment un front contre le pacte euro+ et pour une autre Europe avec l’organisation d’un meeting du Front de gauche et du PGE le 3 mai à Paris.
2) Travailler à l’élargissement de la dynamique du Front de gauche en mobilisant l’engagement citoyen d’une part croissante des forces vives du pays à travers des assemblées citoyennes ou sous toute autre forme : en construisant dès maintenant des dynamiques de débats, d’ateliers, d’actions, de mobilisations. Nous pourrions par exemple créer des ateliers législatifs pour élaborer avec les citoyens dans les circonscriptions des propositions de lois qui répondent aux attentes populaires.
3) C’est avec cette ambition de déploiement populaire du Front de gauche que le conseil national a instruit la question de la candidature à l’élection présidentielle.
Quatre candidatures sont soumises au débat des communistes, celles d’André Gérin, d’Emmanuel Dang Tran, d’André Chassaigne et de Jean-Luc Mélenchon. Compte tenu de l’engagement très majoritaire des adhérents dans la stratégie du Front de gauche, nous considérons que l’essentiel de la discussion des communistes porte déjà sur le choix entre ces deux dernières candidatures.
Le conseil national invite les communistes à faire leur choix non pas en soutien à une personnalité car aucune de ces deux candidatures à elle seule ne clôt l’accord d’ensemble mais au regard de deux critères politiques :
-une volonté, celle d’aboutir à un accord qui permette à la dynamique que nous avons initiée de franchir une étape décisive en 2012
-une exigence claire, celle que le choix d’une candidature respecte les objectifs que nous exprimions dans l’adresse aux communistes adoptée début janvier. Elle est pour nous conditionnée à la conclusion d’un accord d’ensemble satisfaisant nos objectifs politiques, un accord qui garantisse le respect d’engagements collectifs, la diversité de notre rassemblement, et la place de notre Parti.
Le processus de préparation de la conférence Nationale est désormais ouvert.
Nous versons au débat des communistes l’ensemble des éléments issus de ce Conseil National :
L’introduction au débat de Pierre Laurent, secrétaire national de notre Parti, les analyses et les opinions qu’elle contient,en particulier celle qu’il exprime sur la candidature à la Présidentielle, la discussion qui a suivi, les textes discutés avec nos partenaires, l’adresse, toujours d’actualité, que le Conseil national a adressé aux communistes en janvier.
Nous appelons dès maintenant à la tenue d’assemblées générales de communistes pour mener un débat le plus large possible permettant la participation de toutes les adhérent-e-s.
Ces réunions doivent faire l’objet de compte rendus envoyés à la Présidence du Conseil National . La présidence mettra en place une commission, représentative de la diversité des opinions exprimées, chargée de récolter ces procès verbaux , de les mettre à la disposition de tous les communistes, ainsi que tous les éléments qui les aideront à formuler leur choix, notamment les argumentaires explicitant le sens des différentes candidatures..
Chaque fédération décidera de la forme la plus efficace que pourra prendre la mise en commun départementale de ces discussions.
Nous avons en effet besoin de l’apport et de l’implication de tous les communistes, dans un débat serein et responsable, pour que nos décisions soient élaborées collectivement et que chaque adhérent se retrouve dans les décisions qui seront prises.
Les fédérations devront veiller à envoyer des délégations à la conférence nationale représentatives de la diversité de leurs débats, sur la base d’une proposition de représentation conforme à nos statuts : des délégations élues par les conseils départementaux que nous proposons de fixer à 3 délégué-e-s par département plus 1 par tranche de 5OO, l’ensemble des membres du Conseil National qui sont délégué-e-s de droit, et des délégations des parlementaires communistes, dans lesquelles nous proposons qu’ils soient tous et toutes présentes.
La conférence nationale serait ainsi composée de 800 délégué-e-s environ, à jour de leurs cotisations.
Cette conférence nationale des 3, 4 et 5 juin, après débat instruit à partir de tous ces éléments d’appréciation, élaborera le bulletin de vote comportant la proposition de candidature pour l’élection présidentielle et les adhérents se prononceront en toute souveraineté les 16, 17 et 18 juin sur cette proposition.
* Lettre de loin, Lénine, 7 mars 1917 - Le blog de pierre.assante ...
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